Date Published: |
L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia
Mandement de Monseigneur Briandau sujet de l'invasion américaine[1775]
JEAN-OLIVIER BRIAND, par la miséricorde de Dieu et la grâce du Saint-Siège, Evêque de Québec, etc., etc., etc.
À tous les Peuples de cette Colonie, Salut et Bénédiction.
Une troupe de sujets révoltés contre leur légitime Souverain, qui est en même temps le nôtre, vient de faire irruption dans cette Province, moins dans l'espérance de s'y pouvoir soutenir que dans la vue de vous entraîner dans leur révolte, ou au moins de vous engager à ne pas vous opposer à leur pernicieux dessein. La bonté singulière et la douceur avec laquelle nous avons été gouvernés de la part de Sa Très Gracieuse Majesté le Roi George III, depuis que, par le sort des armes, nous avons été soumis à son empire ; les faveurs récentes dont il vient de nous combler, en nous rendant l'usage de nos lois, le libre exercice de notre Religion, et en nous faisant participer à tous les privilèges et avantages des sujets Britanniques, suffiraient sans doute pour exciter votre reconnaissance et votre zèle à soutenir les intérêts de la couronne de la Grande-Bretagne. Mais des motifs encore plus pressants doivent parler à votre coeur dans le moment présent. Vos serments, votre religion, vous imposent une obligation indispensable de défendre de tout votre pouvoir votre patrie et votre Roi. Fermez donc, Chers Canadiens, les oreilles, et n'écoutez pas les séditieux qui cherchent à vous rendre malheureux et à étouffer dans vos coeurs les sentiments de soumission à vos légitimes supérieurs, que l'éducation et la religion y avaient gravés. Portez-vous avec joie à tout ce qui vous sera commandé de la part d'un Gouverneur bienfaisant, qui n'a d'autres vues que vos intérêts et votre bonheur. Il ne s'agit pas de porter la guerre dans les provinces éloignées : on vous demande seulement un coup de main pour repousser l'ennemi, et empêcher l'invasion dont cette Province est menacée. La voix de la religion et celle de vos intérêts se trouvent ici réunies, et nous assurent de votre zèle à défendre nos frontières et nos possessions. Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de nos armes et la signature de notre Secrétaire, le 22 mai 1775. J. OL., Évêque de Québec. Par Monseigneur, F. PERRAULT, Ptre, Secrétaire. [Ce Mandement fut lu en chaire, lors du service dominical, par les curés de la province en 1775.] Retour à la page de Jean Olivier Briand Source: Adrien THÉRIO, Un siècle de collusion entre le clergé et le gouvernement britannique. Anthologie des mandements des évêques (1760-1867), Collection Documents, XYZ éditeur, 1998, 267p., p. 82.
|
© 2005
Claude Bélanger, Marianopolis College |