Quebec History Marianopolis College


Date Published:
2004

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Albert Hudon

Négociant - Représentant du Gouvernement Provincial auprès

de la Commission Métropolitaine

 

Albert Hudon, président de Hudon & Orsali, épiciers en gros de Montréal, naquit dans la Métropole, le 1er mai 1872. Il est le fils de feu Firmin Hudon, négociant et fondateur de la maison Hudon & Orsali, et de Azélie d'Odet d'Orsonnens, son épouse, fille de feu Edmond d'Odet d'Orsonnens, médecin et ancien prés. de l'Université Victoria.

 

C'est chez les Frères des Écoles Chrétiennes, à l'Académie du Plateau et au Collège Sainte-Marie, qu'il reçut son instruction commerciale et classique. Au terme de ses études, il embrassa aussitôt la carrière commerciale, en prenant un emploi chez Letang & Letang, avec qui il fit un stage de plusieurs années, puis en 1891, il s'établissait à son propre compte comme agent manufacturier. Trois ans après, en 1894, il devenait propriétaire de la fabrique de pâtes alimentaires de Dominico Spinelli, qu'il exploita et contrôla durant quatre ans. En 1897, à la mort de son père, il lui succéda à la direction de la maison Hudon & Orsali, et au cours de l'année suivante, il céda tous ses intérêts dans sa fabrique de pâtes alimentaires, pour ne s'occuper exclusivement que de son commerce d'épiceries. Vingt ans plus tard, Alexandre Orsali s'étant retiré des affaires, Albert Hudon réorganisa alors la compagnie, sous le nom de Hudon & Orsali Limitée, y intéressant financièrement plusieurs de ses employés. Il en est depuis cette époque, le président. Il est à noter, que cette très ancienne maison de commerce, est la seule qui ait toujours été contrôlée par des intérêts exclusivement canadiens-français. Dirigée avec circonspection par son fondateur, la maison Hudon & Orsali a eu des débuts plutôt modestes, comme toute entreprise naissante du reste, mais elle ne tarda pas à progresser dans ses proportions encourageantes. Depuis au-delà de trente-cinq ans qu'il en a le contrôle absolu, Albert Hudon en a fait un établissement commercial de grande importance, qui fait l'orgueil de ses compatriotes.

 

A l'exemple de son vénéré père dont il a hérité des qualités du coeur et de l'esprit, il est resté travailleur infatigable, le citoyen probe et honorable entre tous. Beau type de Canadien comme on en rencontre peu de nos jours, doué d'une force herculéenne qui ne se trahit pas, en dépit de ses 60 ans bien comptés, il est charmant homme, affable pour tout le monde, et toujours animé des meilleurs sentiments à l'égard de ceux qui requièrent son assistance. D'une expérience consommée dans le commerce comme dans la finance, il a été appelé à faire partie, à titre de directeur, de plusieurs corporations industrielles ou financières de toute première importance. Il est en effet prés. de Hudon & Orsali Ltée, vice-prés. de Viau Biscuit Corporation, vice-prés. de Sun Trust Ltée, vice-prés. et fondateur de la Sorrento Macaroni Ltée, dir. de "Hudson Bay Insurance Co.", dir. de "Melchers Distilleries", dir. de "Le Pain Moderne Ltée".

 

En 1922, M. Hudon fut élu par acclamation, maire de Ville Laval, de Montréal, et depuis 1923, il représente le gouvernement provincial [au]près [de] la Commission Métropolitaine. Il est Juge de Paix. M. Hudon ne s'est jamais occupé activement de politique et a toujours refusé de se laisser porter candidat, aux élections parlementaires ou municipales. Charitable à l'excès, il fait beaucoup pour les miséreux. La Société Saint-Vincent-de-Paul, de même que la Fédération des Oeuvres de Charité canadienne-française, le comptent au nombre de leurs bienfaiteurs les plus insignes. Il est Gouverneur des hôpitaux Notre-Dame, Général, Saint-Luc, Sainte-Justine et Sainte-Jeanne-d'Arc. Il faisait partie autrefois de tous les principaux clubs sociaux de Montréal, mais actuellement, il n'est membre que du club de Réforme. Il est propriétaire de trois superbes fermes modèles, à Pointe-aux-Trembles, à Sainte-Rose et à Longueuil. M. Albert Hudon qui a toujours aimé voyager, a visité l'Europe, les États-Unis et le Canada dans leur entier.

 

Ayant été l'un des plus remarquables athlètes de sa génération, il n'est pas étonnant de lui voir affectionner particulièrement les sports au grand air.

 

En 1901, il épousait Anna-Marie Casgrain, et en secondes noces, en juin 1919, il unissait sa destinée, à Albertine Roch, fille de Narcisse Roch, de l'Épiphanie. Domicile : 740, Ave. Pratt, Outremont. Place d'affaires : 105, Est, rue St-Paul. Il n'a pas de famille. En politique, franc libéral.

 

Source : Raphaël OUIMET, éd., Biographies canadiennes françaises, treizième édition, Montréal, 1937, 461p., p. 385. Le texte a été reformaté et les erreurs typographiques ont été corrigées.

 

 

 

 
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