Quebec HistoryMarianopolis College
 HomeAbout this siteSite SearchMarianopolis College Library
 


Documents in Quebec History

 

Last revised:
23 August 2000


Les Québécois, le clergé catholique et l'affaire des écoles du Manitoba / Quebecers, the Catholic Clergy and the Manitoba School Question, 1890-1916

Réaction de Mgr. Langevin au règlement Laurier-Greenway

[Note de l'éditeur : En 1895, Mgr. Adélard Langevin [1855-1915] avait remplacé Mgr. Taché comme Archevêque de St. Boniface, Manitoba. Il était donc le meneur de la minorité catholique de sa province et de l'Ouest canadien. Langevin fut aussi zélé dans la défense de la cause catholique et française que son prédécesseur. On a longtemps accusé Langevin d'avoir montré trop de partisanerie et d'avoir été inflexible, en se refusant à tout compromis. Ce sont des accusations que rejette le dernier historien à avoir examiné la question, et le premier à avoir eu accès aux archives du Vatican, Roberto Perin. Voir à ce sujet : Rome in Canada. The Vatican and Canadian Affairs in the Late Victorian Age, Toronto, University of Toronto Press, 1990, 299p., particulièrement les pages 156-157.]

C'est aujourd'hui le plus triste jour de ma carrière épiscopale. C'est le coeur brisé que je me présente devant vous [...] Je proteste de toutes mes forces contre l'emploi de ce mot : règlement [...] Au lieu de traiter avec nous, on a traité avec ceux qui nous opprimaient, et au moment de conclure, on a montré le projet de règlement non pas à nous, mais à nos pires ennemis, pour avoir leur approbation [...]

N'oubliez pas, mes frères, que les écoles neutres sont condamnées par l'Église […] Nous, dont les droits sont garantis par la Constitution, ne sommes pas mieux traités que des Chinois ou des Japonais [...]

Si je faiblissais, les ombres de Mgr Provencher et de Mgr Taché auraient le droit de se dresser devant moi et de me dire : « Evêque, tu as manqué à ton mandat, tu as forfait à l'honneur et au devoir. »

Mais avec l'aide de Dieu, je resterai ferme à mon poste, et la tempête, si terrible soit-elle, ne me fera pas peur.

Source : Robert Rumilly, Monseigneur Laflèche et son temps, Montréal, éditions B. D. Simpson, 1945, 461p., p. 428.

 

© 2000 Claude Bélanger, Marianopolis College