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Last
revised: 23 August 2000 | Les
Québécois, le clergé catholique et l'affaire des écoles du Manitoba / Quebecers,
the Catholic Clergy and the Manitoba School Question, 1890-1916
Engagement
de Chapleau envers Mgr. Taché [14 février
1891] [Note de l'éditeur : Sur
Chapleau, voir l'introduction du document Réponse de Chapleau à la requête
de Mgr. Laflèche. Alexandre Taché [1823-1894] fut l'un des premiers missionnaires
oblats dans l'Ouest canadien en compagnie de Louis Laflèche. Il fut nommé évêque
de St. Boniface en 1871. Il était donc le meneur de la minorité catholique au
moment où débute la question des écoles du Manitoba.] La
position actuel [sic] dans le Manitoba est la question du Nouveau-Brunswick renversé
[sic]: c.à.dire que si nous avons été obligés de laisser maltraiter des catholiques
pour garder la constitution intacte, aujourd'hui le gouvernement d'Ottawa est
tenu de protéger la minorité contre les actes de la législature de Manitoba, au
sujet des écoles séparées et de la langue française, également s'il tient à conserver
intact l'Acte de la Confédération. Il doit trouver, dans les pouvoirs que lui
donne la constitution un remède efficace contre le mal dont la minorité se plaint
à juste droit. Je ne suis pas le Premier
Ministre, et je ne désire pas usurper son nom ni son autorité. Je ne parle donc
qu'au point de vue général de notre politique. Mais ce que je puis dire en mon
nom, le voici: Jamais je ne consentirai à laisser la minorité dans la province
de Manitoba, dépouillée de ses droits et privilèges en matière de langue et d'éducation
- pas plus que je ne consentirais à enlever à la minorité de la Province de Québec
ses droits et privilèges en pareille matière. Tous les ministres catholiques dans
le cabinet, j'en suis sur, me soutiendront chaleureusement et énergiquement sur
cette question. Et je vous livre ce mot qui renferme tout mon avenir politique:
Si, malgré mes protestations, le pouvoir fédéral, gardien naturel des droits des
minorités dans les provinces, et le gardien spécialement indiqué en ce qui regarde
les droits et privilèges de la minorité dans Manitoba, n'apporterait pas de remède
efficace contre cette législation injuste, je sortirai sans hésiter du cabinet
avec la mission de faire redresser par mon travail en dehors, une injustice aussi
criante et une inconstitutionalité aussi évidente. Malgré
que ma lettre soit confidentielle (je veux dire ma déclaration) je m'en rapporte
à votre Grace pour ce qui peut en être communiqué à quelques personnes dont vous
connaîtriez la discrétion: mais vous comprenez aussi bien que moi que la publication
de ce document ne doit être permise que dans l'éventualité, savoir, si je manquais
à l'engagement solennel que j'y prends. Source
: Paul Crunican, Priests and Politicians : Manitoba Schools and the Elections
of 1896, Toronto, University of Toronto Press, 1974, 369p., pp. 27-28. ©
2000 Claude Bélanger, Marianopolis College |