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Documents in Quebec History

 

Last revised:
20 August 2001


Documents sur la grève de l’amiante de 1949 / Documents on the 1949 Asbestos Strike

Le médecin de la Johns-Manville déclare que l’amiantose est à peu près inexistante à Asbestos

Déclaration du Dr. Smith – Deux cas « reconnus » en cinquante ans – la concentration de poussière se compare « favorablement » avec celle d’autres villes

Le Dr Kenneth W. Smith, officier médical en chef de la Canadian Johns-Manville à Asbestos, a fait hier le déclaration suivante sur les conditions sanitaires à Asbestos :

Il semble y avoir malentendus et confusion dans l’esprit du public au sujet de la poussière d’amiante et de son effet sur la santé de ceux qui travaillent dans la région d’Asbestos.

Afin de clarifier la situation, j’aimerais mettre en lumière les précautions prises par la Canadian Johns-Manville dans le passé pour protéger la santé de ses employés.

Comme j’étudie de près, depuis des années, les conditions sanitaires à Asbestos, je limiterai mes observations à la situation telle qu’elle existe dans le district d’Asbestos proprement dit. On a tendance d’associer la ville d’Asbestos avec le district de Thetford-les-Mines, où il existe aussi des gisements d’amiante. Mais Thetford-les-Mines est à environ 70 milles d’Asbestos » La Canadian Johns-Manville n’a rien à voir avec la région de Thetford. Nous n’y exploitons ni mine, ni usine, ni manufacture.

Mais observations reposent sur une étude approfondie de toutes les conditions sanitaires dans notre localité et sur un examen soigneux de tous les employés de la Canadian Johns-Manville.

Depuis 1935, nous avons pris plus de 80,000 radiographies des employés. Elles sont dans les dossiers de la clinique de la Canadian Johns-Manville à Asbestos : toutes les autorités reconnues peuvent les consulter. À notre clinique, nous avons les appareils les plus modernes pour la prise des rayons X.

Tous ceux qui se présentent pour travailler à la Canadian Johns-Manville sont radiographiés sur-le-champ, et tous les employés permanents sont radiographiés une fois par année.

Tant de chiffres sur la tuberculose ont été publiés de tant de façons que l’on comprend qu’il y ait confusion. Voici les plus récentes statistiques publiées par le ministère de la Santé de la province de Québec. En 1947, cinq personnes sont mortes de tuberculose dans la ville d’Asbestos, toutes des femmes.

En 1946, la tuberculose a aussi fait cinq morts à Asbestos. Cette année-là, six personnes ont succombé à des maladies de cœur, cinq au cancer, et sept à la néphrite.

Les cas de tuberculose ne sont pas plus nombreux à Asbestos que dans le reste de la province. En plusieurs cas, ils sont moins nombreux proportionnellement que dans plusieurs villes industrielles du Québec. D’après un relevé récent fait aux États-Unis la fréquence des cas de tuberculose parmi les 35,000 ouvriers américains de l’amiante m’est pas plus élevée que celles des autres groupes de travailleurs.

AMIANTOSE ET TUBERCULOSE

Dans l’esprit du public, la question de l’amiantose est associée souvent à celle de la tuberculose. Elles n’ont pas de rapport. La science médicale a consacré beaucoup de temps, d’argent et d’effort à ce problème. La grande majorité des autorités médicales sont d’opinion que l’amiantose n’est pas une cause de la tuberculose et n’y est associée d’aucune façon.

Le public confond peut-être silicose et amiantose. La silicose résulte de l’inhalation constante de la silice en suspension dans les carrières, les fonderies et les mines de roc solide. Notre mine à Asbestos n’est pas une mine de roc solide, et nous n’avons pas de silicose.

Quand à l’amiantose, nous n’en avons eu que deux cas, reconnus par la science médicale, à Asbestos depuis cinquante ans.

La Canadian Johns-Manville a dépensé plus de $1,000,000 pour éliminer la poussière, et elle continue ses efforts pour la supprimer encore davantage. Des échantillons de poussière prélevés à Asbestos par des autorités en hygiène démontrent que, les jours de travail, la concentration de poussières dommageables dans les rues s’y compare favorablement avec celles des autres régions industrielles du Canada.

Source: Le Devoir, 20 mai 1949, p. 9

© 2001 Claude Bélanger, Marianopolis College