Il semble y avoir
malentendus et confusion dans l’esprit du public au sujet de la poussière
d’amiante et de son effet sur la santé de ceux qui travaillent
dans la région d’Asbestos.
Afin de clarifier
la situation, j’aimerais mettre en lumière les précautions
prises par la Canadian Johns-Manville dans le passé pour protéger
la santé de ses employés.
Comme j’étudie
de près, depuis des années, les conditions sanitaires
à Asbestos, je limiterai mes observations à la situation
telle qu’elle existe dans le district d’Asbestos proprement dit. On
a tendance d’associer la ville d’Asbestos avec le district de Thetford-les-Mines,
où il existe aussi des gisements d’amiante. Mais Thetford-les-Mines
est à environ 70 milles d’Asbestos » La Canadian Johns-Manville
n’a rien à voir avec la région de Thetford. Nous n’y
exploitons ni mine, ni usine, ni manufacture.
Mais observations
reposent sur une étude approfondie de toutes les conditions
sanitaires dans notre localité et sur un examen soigneux de
tous les employés de la Canadian Johns-Manville.
Depuis 1935, nous
avons pris plus de 80,000 radiographies des employés. Elles
sont dans les dossiers de la clinique de la Canadian Johns-Manville
à Asbestos : toutes les autorités reconnues peuvent
les consulter. À notre clinique, nous avons les appareils les
plus modernes pour la prise des rayons X.
Tous ceux qui se
présentent pour travailler à la Canadian Johns-Manville
sont radiographiés sur-le-champ, et tous les employés
permanents sont radiographiés une fois par année.
Tant de chiffres
sur la tuberculose ont été publiés de tant de
façons que l’on comprend qu’il y ait confusion. Voici les plus
récentes statistiques publiées par le ministère
de la Santé de la province de Québec. En 1947, cinq
personnes sont mortes de tuberculose dans la ville d’Asbestos, toutes
des femmes.
En 1946, la tuberculose
a aussi fait cinq morts à Asbestos. Cette année-là,
six personnes ont succombé à des maladies de cœur, cinq
au cancer, et sept à la néphrite.
Les cas de tuberculose
ne sont pas plus nombreux à Asbestos que dans le reste de la
province. En plusieurs cas, ils sont moins nombreux proportionnellement
que dans plusieurs villes industrielles du Québec. D’après
un relevé récent fait aux États-Unis la fréquence
des cas de tuberculose parmi les 35,000 ouvriers américains
de l’amiante m’est pas plus élevée que celles des autres
groupes de travailleurs.
AMIANTOSE
ET TUBERCULOSE
Dans l’esprit du
public, la question de l’amiantose est associée souvent à
celle de la tuberculose. Elles n’ont pas de rapport. La science médicale
a consacré beaucoup de temps, d’argent et d’effort à
ce problème. La grande majorité des autorités
médicales sont d’opinion que l’amiantose n’est pas une cause
de la tuberculose et n’y est associée d’aucune façon.
Le public confond
peut-être silicose et amiantose. La silicose résulte
de l’inhalation constante de la silice en suspension dans les carrières,
les fonderies et les mines de roc solide. Notre mine à Asbestos
n’est pas une mine de roc solide, et nous n’avons pas de silicose.
Quand à l’amiantose,
nous n’en avons eu que deux cas, reconnus par la science médicale,
à Asbestos depuis cinquante ans.
La Canadian Johns-Manville
a dépensé plus de $1,000,000 pour éliminer la
poussière, et elle continue ses efforts pour la supprimer encore
davantage. Des échantillons de poussière prélevés
à Asbestos par des autorités en hygiène démontrent
que, les jours de travail, la concentration de poussières dommageables
dans les rues s’y compare favorablement avec celles des autres régions
industrielles du Canada.