Quebec HistoryMarianopolis College
 HomeAbout this siteSite SearchMarianopolis College Library
 


Documents in Quebec History

 

Last revised:
20 August 2001


Documents sur la grève de l’amiante de 1949 / Documents on the 1949 asbestos strike

À East-Broughton

Conspiration du silence ? — Inertie de l’opposition parlementaire — Mais l’opinion publique est en alerte — Négligence, tolérance ou incompétence ? — On flétrira ces négligences coupables

Dans sa livraison du 5 février, le Front ouvrier, qui a déjà abordé la question, revient sur les dénonciations de M. Burton LeDoux et s’indigne du silence qui les a accueillies dans les milieux officiels.

Il écrit en page éditoriale :

Après la silicose, l’amiantose … et après ?

De sérieuses accusations ont été portées contre le ministère de la Santé et le Quebec Asbestos. Jusqu’ici, elles n’ont pas été démenties. On semble faire la conspiration du silence autour de cette affaire, dans les milieux officiels. Le chef de l’opposition, M. Marler, qui se devait de mettre le gouvernement en face de ses responsabilités et des accusations de négligence et de tolérance qui pèsent sur lui, a cru prudent de ne pas soulever cette « poussière d’amiante ». L’hon. Albiny Paquette, qui a charge du ministère de la Santé, n’a pas relevé le gant; il n’a pas nié le bien-fondé des accusations, il n’a pas dit que son département ferait enquête, il n’a pas promis son aide aux victimes de l’amiantose et à leurs familles.

Heureusement que tout n’est pas dit ! L’opinion publique est en alerte. Par la voix des journaux, par le truchement d’organisations responsables, elle va aller jusqu’au fond de l’histoire. Elle veut savoir s’il y a eu négligence, tolérance ou incompétence.

* * * * *

Dans la même page, M. Fernand Bourret revient sur la question en Premier-Montréal.

M. Bourret cite quelques passages de l’article de M. LeDoux. Il conclut :

Les responsables. M. LeDoux les nomme expressément :

La Quebec Asbestos Corporation qui est au courant de la situation depuis au moins quatre ans et qui n’a pas même corrigé les abus les plus criants.

Le ministère de la Santé provincial est aussi en cause : au courant de la situation depuis 1947, les médecins du ministère de la Santé « ont failli à leur tâche qui était de renseigner ces gens mal informés sur les dangers mortel de la poussière d’amiante ». Et M. LeDoux d’ajouter : « ou bien des médecins ont réellement trahi leur devoir, ou bien des influences politico-financières les ont empêchés de l’accomplir ».

À l’heure actuelle, l’accusation pèse encore sur la Quebec Asbestos et le ministère de la Santé provincial sans que ceux-ci aient tenté de se disculper.

Ce silence est inacceptable. Ou bien ces accusations sont fausses et les parties en cause se doivent à elles-mêmes et au public de rétablir les faits; ou bien elles sont fondées et elles doivent nous dire ce qu’elles font, ce qu’elles entendent faire pour que cesse cette misère imméritée. Sinon l’opinion publique, bien avertie, flétrira ces négligences coupables, avant de marquer son amertume et sa rancœur.

Source : Le Devoir, le 8 février 1949, p. 3. Le Front ouvrier était un journal hebdomadaire publié par le Centre social ouvrier catholique.

© 2001 Claude Bélanger, Marianopolis College