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Documents of Quebec History / Documents de l'histoire du Québec
Le féminisme au QuébecFeminism in QuébecLa femme et l’action extérieure[1935]
La conclusion du premier travail est claire et certaine : c’est S. S. Pie XI qui la formule. Malgré toutes les difficultés d’application, elle n’en reste pas moins impérieuse. Parlant de la femme mariée – et l’immense majorité des jeunes filles s’acheminent vers cette situation – Léon Merklen dit dans le même sens :
Ne l’oublions pas : si de dures nécessités matérielles obligent la femme à s’évader de son foyer, elle fera tout son possible pour que ne dure pas indéfiniment cette situation anormale. C’est à la maison qu’est sa mission, son utilité, son bonheur. La grandeur d’un pays se mesure sur la valeur des hommes qui le composent; et le foyer reste, sous l’action de la mère qui en est l’âme, le creuset où s’élaborent les caractères.
Quand on parle de l’action extérieure de la femme, il n’est pas question de son emploi, soit au bureau, au magasin ou à l’usine; il s’agit d’une activité qui, normalement doit rayonner au dehors, car la femme, tout comme l’homme, est un être social, par conséquent, un être de lumière et d’influence.
Nous disons donc que l’action de la femme doit prendre trois formes différentes qui, en raison de leur importance, doivent se ranger dans l’ordre suivant : a) action familiale, b) action sociale, c) action catholique.
L’action de la femme à l’intérieur du foyer doit tenir, avons-nous dit, la première place dans son jugement et son affection. Pour remplir dignement sa tâche, elle devra observer, étudier, prendre contact avec les compagnes et, parfois, le grand public : cercles d’études, enseignement ménager, puériculture, etc. Elle le fera toujours avec ouverture de cœur et l’intelligence largement ouverte.
Le devoir familial rempli, la femme devra trouver le temps de faire de l’action sociale : ce qui veut dire en langage ordinaire, « faire des bonnes œuvres ». Qu’elle soit Enfant de Marie ou Dame de Sainte Anne … elle aura à cœur d’être une unité sur laquelle on peut compter, non une susceptibilité à ménager. Et pour les différentes occasions où lee doit aller de son dévouement, elle saura ne pas se dérober. C’est curieux de le constater : ce sont les femmes les plus occupées qui ont toujours le temps de voler au secours des infortunes !... Elle sera aussi en garde contre la vanité des bonnes œuvres. Le pharisien fait son aumône au coin des rues et sonne la cloche… Les catholiques parfois aussi sonnent … le téléphone ou tiennent à ce que leur nom soit imprimé dans le journal. Notre-Seigneur tient à ce que « la main gauche ignore ce que donne la droite » … La lumière ne peut toujours rester « sous le boisseau »; mais que ce ne soit jamais l’allumeur des phares qui se mette à la place de la flamme ! Autant que possible, que l’on ait la pudeur du bien, tout comme nos si chères mamans qui savaient tant le tour d’arriver chez les indigents en passant par la porte de la cour avec un lourd panier caché sous leur tablier…
Reste l’action catholique, action entièrement différente des deux premières. L’action catholique a un sens unique qu’il ne faut pas confondre avec aucun autre. Écoutons ici S. E. le Cardinal Villeneuve :
Trouverez-vous une organisation d’Action Catholique dans le milieu où chacune d’entre vous sera appelée à vivre ? Peu importe pour le moment. L’important, c’est d’être prête à en faire partie; en attendant, de se préparer à remplir dignement son rôle.
Et c’est consolant de constater comme cette préparation n’est autre que celle vers laquelle doit s’orienter toute vie humaine, la sainteté. Écoutons encore ici la voix autorisée d’un Évêque, Mgr Brunault :
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La civilisation moderne a trouvé une foule de ce qu’on appelle improprement des « substituts » : bois artificiel, soie artificielle, beurre et lait artificiels, même œil artificiel… Elle s’efforce de mettre sur le marché, quoi ?... le bonheur artificiel ! Et l’incorrigible humanité s’anémie, empoisonnée par cette contre-façon !...
On peut démolir les pyramides d’Égypte; on ne peut défaire le cœur de la femme. Fait pour le dévouement et l’amour, il ne sera satisfait que s’il parvient à rythmer la « mulierem fortem », la femme forte dont parlent les Saintes-Écritures.
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Source : Émile DUSSAULT (ptre), « Causerie de la semaine : La femme et l’action extérieure », dans Semaine religieuse de Québec, Vol. 47, 23 mai, No 38, (1934-35) : 598-601.
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Claude Bélanger, Marianopolis College |