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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia
Hector-Louis Langevin
LANGEVIN (Hector-Louis) (1826-1906), frère [de Jean Langevin, évêque de Rimouski], avocat, homme politique, ministre, chevalier.
Il fit ses études secondaires au séminaire de Québec. En 1816, il étudia le droit et fit son stage d'abord au bureau de l'honorable A.-N. Morin, puis à celui de sir G.-E. Cartier (1848-49). Pendant sa cléricature, il rédigea les Mélanges religieux, publication semi-hebdomadaire fondée par l'évêché de Montréal, ainsi que le Journal d'Agriculture. Il fut admis au barreau le 10 octobre 1850, s'inscrivant à celui de Montréal pour une année, puis à celui de Québec. De 1853 à 1856, il exerça la charge de secrétaire de la Ligne du Nord.
En 1855, le jeune avocat concourut pour le prix, offert par la Commission exécutrice du Canada, à l'occasion de l'exposition universelle de Paris : son essai, intitulé Le Canada, ses institutions, ressources, produits, manufactures, fut couronné. On l'élut aussitôt conseiller municipal: en 1856, président du comité de l'aqueduc; en 1857, maire suppléant; en 1858, maire titulaire de Québec. Il s'associa à J.-C. Taché comme rédacteur du Courrier du Canada. En 1859, il fut réélu à la mairie mais il fit en mai le voyage de Londres pour y négocier l'émission des bons du Chemin de fer du Nord; la Reine le reçut en audience officielle.
Le 5 janvier 1858, les électeurs du comté de Dorchester l'envoyèrent à la Chambre d'Assemblée, mandat qu'il retint jusqu'au 1er juillet 1867. En 1860, comme premier magistrat de Québec, il donna l'accueil officiel au Prince de Galles. Puis il devint président de la Société Saint-Jean-Baptiste (1861-62) et de l'Institut canadien (1863-65). En 1862 parut son volume de droit administratif, sous le titre de Manuel des paroisses et fabriques, qui eut une seconde édition en 1878. Le 30 mars 1864, nommé Conseil de la Reine, il entra dans le Cabinet de sir Etienne Taché avec le portefeuille de Solliciteur-Général, et fut réélu sans opposition, le 11 avril, dans sa circonscription. La même année, il prenait part à la Conférence de Charlottetown et à celle de Québec, où furent jetés les fondements de la Confédération. Le 20 novembre 1866, passé au ministère des Postes, il fut choisi membre de la Commission que délégua à Londres le gouvernement pour y rencontrer les représentants des diverses Provinces; il visita la France, l'Italie, Rome et le pape.
Le 1er juillet 1867, sir John Mac Donald lui confia le portefeuille du Secrétariat d'Etat dans le premier Cabinet de la Confédération; puis il fut décoré du titre de Compagnon du Bain. Ses électeurs lui renouvelaient à l'unanimité son mandat aux Communes et lui accordaient 200 voix de majorité à l'Assemblée législative. Le 8 décembre 1869, il fut nommé ministre des Travaux publics. En 1870, le pape lui conférait le titre de Chevalier-Commandeur de l'Ordre de Saint-Grégoire. En 1871, Québec-Centre le députa à l'Assemblée législative. La même année, le Cabinet d'Ottawa le chargea d'une mission officielle en Colombie : pénible et périlleuse pérégrination, qui amena l'adhésion de la Province à la Confédération; il en publia le récit en 1872.
En 1873, époque du décès de sir G.-E. Cartier, M. Langevin prit la direction du parti conservateur. Mais le 5 novembre, il démissionnait avec tous ses collègues. En janvier 1874, il refusa la députation à Dorchester et résigna son mandat législatif. En 1876, les électeurs de Charlevoix l'envoyèrent aux Communes; l'élection fut annulée, mais il fut réélu. En 1878, il subit un échec à Rimouski; toutefois, sir John le fit entrer au Cabinet comme ministre des Postes; il fut élu député des Trois-Rivières. En 1879, on le délégua à Londres pour négocier la destitution de M. Letellier de Saint-Just et il l'obtint du Bureau colonial. En mai, il prit le portefeuille des Travaux publics qu'il conserva jusqu'en 1891. En 1881, la Reine le nomma chevalier commandeur de l'Ordre de Saint-Michel et Saint-George; et, en 1882, l'Université Laval lui conféra le titre de docteur en droit.
A la mort de sir John Mac Donald, il se retira de la vie publique jusqu'à son décès, le 11 juin 1906. En 1854, il avait épousé Marie-Justine (+1882), fille du lieutenant-colonel Charles Têtu, de Québec et en eut neuf enfants.
Source: Louis LE JEUNE, "Hector Louis Langevin", dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, moeurs, coutumes, instututions politiques et religieuses du Canada, ottawa, Université d'Ottawa, 1931, Vol. II, 829p., pp. 61-62.
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Claude Bélanger, Marianopolis College |