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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

L'Université Saint-Joseph, N. B.

Dirigée par les religieux de Sainte-Croix

[Cet article a été rédigé en 1952. La source est indiquée à la fin du texte]

Le mouvement de la renaissance acadienne date de la fondation de l'Université Saint-Joseph en 1864. Les quelques tentatives de fondation de collège en Acadie française avant cette date n'avaient pas réussi; la plus importante fut celle de l'abbé Lafrance, qui, en 1854, à Memramcook, ouvrait un modeste collège (le Séminaire Saint-Thomas); mais huit années plus tard, il devait abandonner le projet.

Le R.P. Camille Lefebvre, c.s.c., arrivait à Memramcook le 6 juin 1864 avec quelques religieux et un capital initial de $8.00; l'ouverture des classes eut lieu le 10 octobre de la même année.

En 1868, l'acte d'incorporation fut octroyé par la législature provinciale autorisant le confert des grades universitaires; en même temps le gouvernement accordait une allocation annuelle de $400.00 qui fut doublé l'année suivante. Mais presque aussitôt après, tous les octrois furent supprimés jusqu'en 1951.

Le Père Lefebvre voulut aussi établir un pensionnat pour jeunes filles; il érigea dans le voisinage un couvent qui fut inauguré en 1873 sous la direction des Soeurs de la Charité; un rameau de cette communauté, devenu la très progressive Congrégation des Religieuses de Notre-Dame du Sacré-Coeur, dirige le splendide Collège Notre-Dame d'Acadie, maintenant établi à Moncton.

En 1874 arrivait à Saint-Joseph Soeur Marie-Léonie qui devait fonder avec le Père Lefebvre l'Institut des Petites Soeurs de la Sainte Famille, canoniquement établie à Memramcook en 1880 et dont la Maison-Mère fut plus tard transférée à Sherbrooke.

Onze ans seulement après l'ouverture du collège s'élevait un vaste édifice en pierre auquel il fallut ajouter une aile en 1885. Les progrès de l'institution furent rapides, et pendant de nombreuses années, elle était le centre des principales activités de l'Acadie française : c'est ainsi qu'on fondait à Memramcook la Société Nationale l'Assomption en 1881.

En 1895 Saint-Joseph subit une lourde épreuve : au matin du 28 janvier, le Père Lefebvre est trouvé mort dans son lit. Dès la même année, les anciens élèves organisent une campagne de souscription en vue de l'érection d'un nouvel édifice, le Monument Lefebvre, devant loger la salle académique et les laboratoires.

En 1906, l'Université d'Oxford admet l'institution aux privilèges accordés aux universités coloniales.

1914 et 1931 marquent la date de nouvelles constructions, mais en 1933 un violent incendie rase la plupart des édifices. Les travaux de reconstruction commencent aussitôt.

Depuis une quinzaine d'années, de nombreuses initiatives ont élargi le cadre des activités entreprises par l'Université :

1938 : Première session des cours d'été destinés au personnel enseignant de la Province, dans le but de mieux préparer les instituteurs et institutrices à enseigner dans les écoles acadiennes;

1939 : Établissement d'une École d'Agriculture, en collaboration avec le Ministère provincial d'Agriculture et le Ministère fédéral du Travail.

1942 : Inauguration d'un cours universitaire de Commerce.

1943 : Création d'un cours conduisant au baccalauréat en Sciences. Inauguration, par les Religieuses Notre-Dame du Sacré-Coeur, d'un cours classique féminin, affilié à l'Université Saint-Joseph.

1948 : Les cours reçoivent l'approbation officielle du gouvernement.

1949 : Inauguration du Séminaire Moreau pour les scolastiques de Sainte-Croix, et aménagement d'une École Apostolique.

1950 : Inauguration d'un cours de Pédagogie conduisant au baccalauréat, avec entente que le Ministère de l'Instruction Publique accordera un brevet d'enseignement aux diplômés de ce cours.

1951 : Création d'une École Normale pour les religieux de diverses communautés qui se destinent à l'enseignement dans les écoles publiques de la Province.

Supérieur : R.P. Clément Cormier, c.s.c., Université St-Joseph, St-Joseph, N: B.

Source : Vedettes, 1952. Le fait français au Canada , Première édition, Montréal, Société nouvelle de publicité, 1953, 717p., pp. 538-539.