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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia
Séminaire Saint-JosephTrois-Rivières
[Cet article a été rédigé en 1952. La source est indiquée à la fin du texte.]
RELIGIONI ET PATRIAE. C'est sous ce double symbole, complète expression des plus grands devoirs humains, qu'est né, le 5 septembre 1860, le Collège des Trois-Rivières. Il prenait corps sur le site même où, le 4 juillet 1634, des Français, hérauts du Christ et du Roy, avaient posé les assises de la future cité trifluvienne.
Cette coïncidence est plus qu'un simple fait matériel. Les fondateurs de 1634 et ceux de 1860 s'inspiraient des mêmes préoccupations, poursuivaient un idéal identique : servir Dieu et fortifier moralement la Patrie. Sur le même terrain, par des moyens différents, ils entendaient se dépenser, se donner au service des mêmes causes.
De l'historique colline du Platon, le Collège passa, en 1874, à un autre point de la cité, où le zèle de ses Chefs et la charité publique lui avaient préparé une maison plus vaste, mieux aménagée, bien à lui surtout. L'oeuvre se développait, élargissait son champ d'action, s'efforçait à répondre aux besoins d'une région en plein développement.
En 1927, nouvel élan. A côté de l'édifice vieilli et démodé de 1874 une bâtisse neuve surgit, forte, imposante, dressant ses murs de granit comme un témoignage de vitalité des oeuvres qu'anime la flamme apostolique. Sous la puissante protection de ces murailles, en pleine sécurité physique, les élèves peuvent laisser leur âme s'épanouir plus librement, leurs facultés morales se tremper et leur esprit s'ouvrir aux beautés de la science et de l'art. Religioni et Patriae ! Ces deux mots résument le programme complet de toute vie humaine.
Depuis 1860, le Séminaire s'est appliqué à les réaliser le mieux possible. Aux six mille jeunes gens qui ont passé dans ses murs il a prêché inlassablement la fidélité aux grands devoirs religieux et nationaux. Il s'est appliqué à former des âmes hautes, viriles, généreuses. Sans y parvenir toujours complètement il a quand même été bon serviteur de la Religion et de la Patrie et il a conscience de n'avoir jamais failli à la noble tâche que lui avaient assignée ses Fondateurs.
Dans le passé, le Séminaire des Trois-Rivières a pourvu de son mieux aux besoins religieux et sociaux de la région qu'il desservait. Son attitude présente marque qu'il n'entend pas être pris au dépourvu par les évènements et qu'il veut être à la hauteur des problèmes sans cesse plus complexes que pose aux éducateurs catholiques la vie moderne.
Dans le nouvel édifice inauguré en septembre 1930, les autorités ont tenu à donner aux jeunes gens tout ce qu'exige leur formation intellectuelle et physique. Les classes, les salles d'études et de récréation, le laboratoire de chimie, le cabinet de physique, les dortoirs avec eau courante et douches, etc . . . tout a été conçu et exécuté d'après les données les plus modernes. L'édifice est construit en matériaux incombustibles. Son extérieur a grand air : la teinte blanche du granit de la Beauce a presque l'aspect du marbre. L'édifice complet s'étend sur plus de six cents pieds, faisant face au Boulevard Laviolette.
Supérieur: M. le chanoine André Ouellette, Séminaire Saint-Joseph, Trois-Rivières, P.Q.
Source : Vedette, 1952. Le fait français au Canada . Première édition, Montréal, Société nouvelle de publicité, 1953, 717p., p. 555. Quelques erreurs typographiques mineures ont été corrigées.
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© 2004
Claude Bélanger, Marianopolis College |