Quebec History Marianopolis College


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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

L'histoire de la littérature canadienne-française (Québec)

 

CHAPITRE 6

1860-1900

LA POÉSIE

 

Louis Fréchette - Pamphile Le May - William Chapman ­

Alfred Garneau - Nérée Beauchemin - Adolphe

Poisson - Apollinaire Gingras et autres

[Ce texte a été écrit par l'abbé Camille Roy; il a été publié en 1962. Pour la citation complète, voir la fin du texte.]

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Sous l'influence du mouvement littéraire de 1860, et de l'École de Québec, la poésie a pris pour thèmes principaux l'histoire et le sentiment national. Elle s'est faite volontiers patriotique. Elle s'inspira de Crémazie, qui lui s'était largement inspiré de Garneau.

 

D'autre part, elle ne put échapper à cette atmosphère romantique qui régnait encore ici, en 1860, alors qu'en France l'école réaliste avait déjà succédé à celle de Lamartine et de Victor Hugo. II fut longtemps difficile de prendre ici un contact immédiat ou rapide avec les productions de la littérature française. Aussi, les mouvements littéraires de France n'avaient-ils que bien tardivement leurs répercussions au Canada. Le rétablissement des relations commerciales entre la France et le Canada, à la suite de la visite à Québec de la Capricieuse, corvette française envoyée en 1855 par Napoléon III, permit aux livres français de pénétrer plus facilement chez nous, d'y apporter une influence plus immédiate des maîtres de la littérature française. On sait avec quel empressement on alla à la librairie de Crémazie feuilleter les derniers ouvrages reçus, lire Chateaubriand, Victor Hugo, Alfred de Musset, Lamartine, Montalembert, qui régnèrent alors sur les esprits canadiens. La poésie de l'École de 1860 porta l'empreinte profonde de cette influence romantique. Le lyrisme religieux, celui de l'histoire et celui de la nature, le lyrisme sentimental dans ce qu'il avait de plus noble, se retrouvent avec abondance dans les oeuvres de nos poètes de l'École de 1860.

 

Louis Fréchette (1839-1908) fut le premier des disciples de Crémazie. Né à Lévis le 16 novembre 1839, il était étudiant en droit à Québec au moment où Crémazie publiait ses premiers vers, et groupait dans son cénacle de la rue de la Fabrique les studieux de 186'0. Louis Fréchette fréquentait quelquefois la librairie; il lut les vers du poète, les admira, et il essaya dès ses vingt ans de rimer lui aussi des strophes; il publia, en 1865, son premier recueil: Mes Loisirs.

 

Mêlé de bonne heure à la politique où il ne réussit jamais, souvent déçu et aigri par les luttes de la vie, Fréchette, exilé, volontaire à Chicago, publia de 1866 à 1869 les Voix d'un Exilé; puis revenu au pays et sorti enfin de la vie publique après avoir été pendant quelques années député à Ottawa, il se donna presque tout entier à son oeuvre littéraire, et publia successivement: Pêle-Mêle (1877); les Fleurs boréales et les Oiseaux de Neige (1879); la Légende d'un Peuple (1887); les Feuilles Volantes (1891) . Avant de mourir, il prépara une édition définitive de ses poésies. [Pour lire des poésies de Fréchette ]

 

Il y fit entrer, sous le titre nouveau d' Épaves poétiques, à côté des meil­leures pièces qui avaient déjà paru dans Mes Loisirs, Pêle-Mêle et   Fleurs boréales, quelques pièces inédites, et son grand drame pathétique Veronica.

 

En prose, Louis Fréchette a publié Originaux et Détraqués (1892), où il a fixé la physionomie parfois un peu chargée (Je quelques types populaires, et La Noël au Canada (1900), où se trouve simplement racontée l'âme croyante et fidèle du peuple canadien-français.

 

Rappelons, enfin, deux oeuvres dramatiques sans importance: Félix Poutré (1878), Papineau (1880), et une Histoire critique des Rois de France (1881), qui manque absolument de critique.

 

Après la carrière poétique la mieux remplie qu'ait jusqu'alors fournie un poète canadien, Louis Fréchette mourut à Montréal, le 31 mai 1908.

 

Le sentiment, plutôt que l'idée, remplit les vers de Fréchette. Son inspiration, plus variée que celle de Crémazie, s'est portée sur presque tous les thèmes ordinaires du lyrisme. Cependant, l'on doit observer que Fréchette, comme Crémazie, ne s'est guère occupé de chanter la passion de l'amour. Crémazie s'était abstenu tout à fait; Fréchette a effleuré d'une aile rapide ces brûlants sujets.

 

L'auteur de Mes Loisirs, de Pêle-Mêle, des Fleurs boréales se contente de chanter les plus délicates affections familiales et sociales que l'on laisse après soi dans la vie. Il s'applique aussi à célébrer la nature et ses variables spectacles. Il a parfois bien réussi à exprimer tant de sentiments qui s'éveillent en nous au contact des personnes et des choses, et ses strophes intitulées « Sursum Corda », dans Pêle-Mêle, et « Renouveau », dans les Fleurs boréales, sont pleines d'une très délicate et très profonde émotion.

 

C'est par toute cette poésie du sentiment que Fréchette se distingue de Crémazie et en diffère; c'est par les chants patriotiques de la Légende d'un Peuple qu'il s'en rapproche et qu'il lui ressemble.

 

Comme Crémazie, Fréchette fut un poète patriote. Il a partagé avec son maître le titre facilement attribué chez nous de « poète national ». Dans la Légende d'un Peuple, Louis Fréchette a essayé de raconter l'épopée du Canada français. Il a choisi entre tous les événements de son histoire ceux qui lui paraissaient plus représentatifs d'un moment. d'une période; il les célébra tour a tour, sans les lier suffisamment, et sans assez faire voir par quelques idées générales et essentielles leur unité.

 

Mais toute l'éloquence du poète s'est ici donné carrière, et l'on trouve dans ce recueil, à côté de couplets fortement inspirés, des pages où la rhétorique prodigue ses pompeuses et trop faciles périodes. La rhétorique est dangereuse pour les poètes: elle les expose à d'incessantes banalités, surtout quand elle chante la patrie et ses gloires traditionnelles. Seule une originalité forte peut triompher de ces tentatives d'enfler la voix, d'étonner le lecteur par des mots grandiloquents, par de sonores développements. Louis Fréchette n'a pas su toujours échapper à ces dangereuses tentations; son lyrisme, souvent porté par un soue puissant, dégénère aussi plus d'une fois en tirades déclamatoires. Au reste, Fréchette avait eu l'ambition d'imiter Victor Hugo, l'auteur de la Légende des Siècles, et il s'exposait à copier ses moins pardonnables défauts. Cependant, Fréchette imitateur sut dégager souvent sa personnalité , et il y a dans la Légende d'un Peuple , des . morceaux de puissant lyrisme où se révèle une forte et large inspiration. Cela a suffi pour que Fréchette ait été vivement applaudi par ses contemporains et qu'il ait laissé un nom considérable dans l'histoire de la poésie canadienne. Sa technique fut d'ailleurs plus habile que celle de Crémazie. Il apprit de Victor Hugo surtout à mieux manier l'alexandrin, à lui donner un rythme plus varié. Sa poésie est plus artistique. [Courte biographie de Fréchette en anglais.]

 

Pamphile Le May (1837-1918) . A côté de Fréchette, éloigné quelquefois de lui par la distance, mais toujours rapproché par des goûts semblables et un talent égal, sinon supérieur, vivait et rimait Pamphile Le May.

 

Pamphile Le May, né à Lotbinière en 1837, plus vieux que Fréchette de deux années, reçut lui aussi de cette époque d'effervescence littéraire où il vécut sa jeunesse, l'influence, l'excitation qui devait bientôt l'engager à rimer avec assiduité. Après des études classiques faites au Séminaire de Québec, et deux années d'études théologiques, Le May, souffrant déjà d'une dyspepsie qui toute sa vie l'empêchera d'assez travailler, revint à Québec faire son droit. Il y rencontra Fréchette. Tous deux rimèrent ensemble et se lièrent d'une amitié qui dura toute la vie.

 

Dès 1865, au sortir de ses études de droit, Le May, déjà fonctionnaire, publiait son premier recueil: Essais poétiques, et la traduction en vers de l'Évangéline de Longfellow. En 1867, aussitôt après l'établissement de la Confédération, Pamphile Le May, jusque-là traducteur au Parlement des deux Canadas, devint le premier bibliothécaire de l'Assemblée législative de Québec. C'est dans cet emploi, qu'il occupa jusqu'en 1892, qu'il vécut les années les plus fécondes de sa carrière littéraire.

 

En 1875, il faisait paraître Les Vengeances, rééditées en 1888 sous le titre de Tonkourou, qui est le nom indien de l'un des principaux personnages de ce roman en vers. Il publia ensuite Une Gerbe (1879), Fables canadiennes (1882), Petits poèmes (1883), Gouttelettes (1904).

 

Le May a consacré sa vieillesse laborieuse à écrire encore de petites comédies et à corriger ses premières oeuvres. Il a ainsi remis sur le métier de nombreux poèmes qu'il a groupés et publiés dans ses deux derniers recueils, Les Épis (1914), et Reflets d'antan (1916).

 

En prose, Le May a publié de médiocres romans: Le Pèlerin de Sainte-Anne (1877); P icounoc le Maudit (1878); L'Affaire Sougraine (1884). Il traduisit aussi de l'anglais Le Chien d'or de William Kirby (1884). Il s'essaya dans la comédie en prose, Rouge et Bleu (1891), Entendons-nous, vaudeville (1914). Il publia quelques pages de terroir: Fêtes et Corvées (1898), et Contes vrais (1899). Pamphile Le May est mort dans son pays de Lotbinière, à Saint-Jean-Deschaillons, en juin 1918.

 

Le May ne fut pas autant que Fréchette âpre au travail de la lime, et comme lui soucieux de perfectionner le plus possible sa manière d'écrire les vers. Mais il eut peut-être plus que lui l'inspiration facile, l'imagination colorée, la sensibilité profonde, le mens divinior qui fait les poètes véritables. II fut aussi, comme Fréchette d'ailleurs, et autrement que lui encore, poète « national » : en ce sens qu'il s'appliqua comme lui, et avec une verve plus jaillissante, à chanter les choses de la vie canadienne. Plus que Fréchette, il pénétra dans l'intimité de cette vie, dans le détail de nos moeurs, dans toutes les manifestations pittoresques de la vie rustique. C'est surtout par les tableaux charmants que l'on y trouve de la vie à la campagne, que Les Vengeances ont eu du succès; ce poème vaut bien mieux par ses peintures de moeurs que par la facture trop rapide et négligée des vers. Par ce poème, comme par toute son oeuvre Pamphile Le May fut chez nous le premier poète du terroir.

 

Le meilleur des recueils de Le May, celui qui marque le plue réel progrès de sa carrière, c'est le recueil de sonnets qu'il publia sous le titre de Gouttelettes. Il y a dans ce recueil des sonnets bibliques et des sonnets évangéliques; il y a des « souffles religieux » et des « souffles d'amour », mais il y a aussi, il y a surtout, les sonnets rustiques, les chants du foyer et les chants de l'histoire. C'est Le May tout entier que l'on retrouve dans ce livre. A côté du poète de la vie intime et des confidences familiales, il y a le poète patriote, qui chante toutes les nobles aspirations de sa race, et il y a le poète chrétien, qui célèbre ce qui est le plus cher à sa foi religieuse et à sa piété. Et c'est parce qu il a ainsi exprimé souvent avec charme et avec une douceur exquise, tant de choses dont est remplie la conscience canadienne, que Pamphile Le May est resté comme le poète le plus sympathique de l'école de 1860. [ texte de : A un vieil arbre ]

 

William Chapman (1850-1917). A cette école se rattache encore un poète qui ne le cède à personne pour le mode oratoire de ses strophes, William Chapman.

 

Né à Saint-François de la Beauce, en 1850, et décédé à Ottawa en 1917, Chapman a publié les Québecquoises (1876), les Feuilles d'Érable (1890), les Aspirations (1904), les Rayons du Nord (1910), les Fleurs de Givre (1912). Ces oeuvres ne ressemblent à celles de Crémazie, de Fréchette et de Le May, que par leur inspiration patriotique et religieuse.

 

Chapman a mis dans ses vers moins de sincérité et plus de grandiloquence que tous ses émules. Il est le poète rhéteur par excellence, qui ne recule pas devant le développement oratoire, celui-ci fût-il déjà usé. Mais il arrive à Chapman ce qui arrive à tous ceux qui battent de l'aile: c'est que parfois il s'envole, et monte, et plane et emporte avec lui l'admiration du lecteur. Il a écrit de très beaux vers, d'une belle envergure. Il lui manque d'avoir une inspiration plus constante, une pensée plus drue, des strophes moins languissantes et moins verbeuses. Il noie trop souvent son idée dans 1 amplification. Il n'est que juste d'ajouter que dans ses derniers recueils, dans les Rayons du Nord et les Fleurs de Givre, il y a à côté de pièces oratoires trop diffuses, de petits poèmes d'un caractère plus personnel, qui sont plus originaux et plus artistiques.

 

Il y a des sonnets de Chapman où s'est condensée une inspiration noble, délicate, parfois exquise.

 

Rappelons qu'en prose Chapman a publié une oeuvre de critique plutôt mesquine contre Fréchette, Le Lauréat (1892), et Deux Copains, Réplique à MM. Fréchette et Sauvalle (1894), qui est un autre recueil d'articles d'étroite polémique.

 

Alfred Garneau (1836-1904), fil s de l'historien Garneau, né près de Québec, à la Canardière, ne fut guère connu comme poète, de son vivant. Il gardait dans ses tiroirs des poèmes qui ne furent publiés qu'après sa mort sous le titre de Poésies (1906) . Mais ces poèmes font voir en leur auteur une inspiration artistique su­périeure à celle de Chapman, et dans son oeuvre une facture plus délicate que celle des vers de Le May, égale et      parfois supérieure à celle des vers de Fréchette.

 

Alfred Garneau ne semble pas avoir donné la mesure de son talent, ayant trop peu écrit. Mais il professa un art subtil, un souci minutieux de la forme, une délicatesse plus raffinée du sentiment: et tout cela annonce déjà la poésie nouvelle de l'époque qui va suivre.

 

Nérée Beauchemin (1850-1931). Né à Yamachiche où il mourut à 81 ans, Nérée Beauchemin a donné à la poésie les rares loisirs que lui laissait la pratique de la médecine. Il a publié en 1897 son premier recueil de vers, Les Floraisons matutinales , dont l'inspiration apparente le poète avec ceux de l'école de 1860. « Fleurs d'aurore » et « La cloche de Louisbourg », deux des plus beaux poèmes des Floraisons matutinales, révèlent un sentiment très délicat de la nature et une profonde émotion patriotique.

 

Ce n'est que trente ans plus tard, en 1928, que Nérée Beau chemin, que l'on n'entendait plus chanter, publia un deuxième recueil , Patrie intime . L'aède sentimental et patriote de 1897 se faisait surtout poète du terroir. Dans ces poèmes de Patrie intime, la facture est d'une qualité artistique plus soutenue que celle des Floraisons. Nérée Beauchemin y chante la terre, le clocher, la race : triple objet de la littérature régionaliste qui fleurit avec une abondance nouvelle au pays de Québec après 1900. Le vocabulaire du poète s'est enrichi depuis 1897; le rythme du vers est plus souple, mieux articulé, l'image est plus imprévue, exprimée avec une précision plus pittoresque.

 

Nérée Beauchemin fut réclamé avec fierté par l'école du terroir, qui régna après 1900, par des poètes plus jeunes qui se faisaient gloire de retenir parmi eux cet octogénaire. Mais il faut se souvenir aussi des premières oeuvres du poète, de celles qui ont précédé 1900, et placer Nérée Beauchemin à côté d'Alfred Garneau. Ils furent tous deux, avant 1900, les précurseurs, les premiers ouvriers de cette poésie plus recueillie, plus intime, plus soucieuse d'observation et de formes nouvelles, qui allait se développer dès les premières années du siècle nouveau. L'oeuvre de Nérée Beauchemin démontre bien aussi comment les divisions de l'histoire littéraire sont en grandes mesures artificielles ou arbitraires.

 

On pourrait prolonger la liste des poètes qui, de 1860 à 1900, ont apporté à la poésie canadienne leur variable et inégale contribution.

 

Adolphe Poisson (1849-1922) fut assurément l'un des poètes les plus enthousiastes de l'école de Québec. Avocat, mais surtout fonctionnaire à Arthabaska, où depuis 1874 il exerça l'emploi de receveur de l'enregistrement, il utilisa ses loisirs à cultiver les lettres et à faire des vers. II fut « le barde d'Arthabaska ». Il y mourut sous les pins qu'il avait chantés. Heures perdues (1894), Sous les Pins (1902). Chants du Soir (1912) sont les recueils où il rassembla ses meilleurs poèmes. Son inspiration vit surtout du culte de notre histoire, de nos traditions, de notre foi religieuse. Sa poésie est souvent gracieuse sans être puissante; elle est souvent terne, mais relevée toujours par une grande délicatesse de sentiment.

 

L'abbé Apollinaire Gingras (1847-1935) publia en 1881 Au Foyer de mon Presbytère, Poèmes et Chansons. Son inspiration est abondante, parfois exubérante, pas toujours assez réglée par le bon goût. Mais ses poèmes sont pleins de vie lyrique. Ce romantique aima souvent pratiquer l'élégant badinage. Il mit de l'esprit dans la poésie canadienne.

 

Louis-Joseph Fiset (1827-1898) n'a pas publié de recueil. Il collabora aux revues et journaux, et se fit remarquer par une inspiration souvent gracieuse qui jaillissait de sa foi chrétienne et de son culte du passé. La Chapelle de Tadoussac, poème qui date de 1864, est l'un des meilleurs qu'il ait écrits.

 

Eudore Evanturel (1854-1919) fit paraître en 1878 Premières poésies. Il chante lui aussi des souvenirs du passé, des impressions religieuses, où il met plus d'émotion que de grâce artistique. Il s'inspire des thèmes et des oeuvres de l'école de Québec.

 

Alfred Morisset (1843-1896) n'a pas lui-même publié ses vers. Ce ne fut qu'en 1914, que des mains filiales ont groupé ses meilleures pièces dans le recueil intitulé Ce qu'il a chanté. Deux ou trois notes y dominent: celles de la vie intime et des joies du foyer, la note mélancolique des épreuves, et celle des souvenirs plaisants de la vie rurale. Poésie sincère, spontanée, qui n'a pas l'ambition d'être artistement travaillée.

 

Remi Tremblay (1847-1926) fut plus volontairement poète que les précédents. Il publia Caprices poétiques et Chansons satiriques (1883), Coups d'ailes et Coups de bec (1888), Boutades et Rêveries (1893), Vers l'Idéal (1912). Rimeur autodidacte, qui n'avait pu bénéficier d'études classiques, l'auteur construit avec une application trop laborieuse des poèmes qui tiennent de la volonté plutôt que de l'inspiration.

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BIBLIOGRAPHIE

 

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Source: Mgr Camille ROY, Manuel d'histoire de la Littérature canadienne de langue française , 21 ème edition, revue et corrigée par l'auteur, Montréal, Beauchemin, 1962 [1939], 201p., pp. 60-69. Le texte a été reformaté et les erreurs typographiques évidentes ont été corrigées.

 

 

 

 

 

[Ce texte a été écrit par l'abbé Camille Roy; il a été publié en 1962. Pour la citation complète, voir la fin du texte.]

 
© 2004 Claude Bélanger, Marianopolis College