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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History EncyclopediaHistoire de la littérature canadienne-française (Québec)CHAPITRE 5 1860-1900 L'HISTOIRE
Raymond Casgrain - Gérin-Lajoie - Louis-Ph. Turcotte Benjamin Sulte - N.-E. Dionne - L.-O. David - Joseph-Edmond Roy Ernest Myrand - Edmond de Nevers, et autres [Ce texte a été écrit par l'abbé Camille Roy; il fut publié en 1962. Pour la référence complète, voir la fin du texte.] Retour à l'histoire de la littérature québécoise
Le mouvement littéraire et patriotique de 1860 ne pouvait pas ne pas accorder une large place à l'étude de l'histoire. L'abbé Casgrain, animateur de ce mouvement et fervent admirateur de Garneau, abandonna bientôt les légendes canadiennes, où il avait débuté, pour s'appliquer à l'histoire proprement dite, racontant, sous forme de monographies, ou reconstituant en de larges tableaux les choses du passé. Gérin-Lajoie et d'autres travailleurs entreprirent des tâches semblables, remirent en meilleure lumière certaines périodes de notre histoire.
Ces oeuvres sont faites d'enthousiasme quelquefois, de raison toujours. Remarquons, cependant, qu'il fut difficile à nos premiers historiens de bien s'informer aux sources de l'histoire. Nos archives trop incomplètes encore, ou trop mal connues, n'offraient pas aux chercheurs toute l'abondance de documentation qu'elles présentent aujourd'hui. Et nos premiers ouvriers ne furent pas non plus toujours assez rigoureusement initiés aux méthodes de travail et de critique qui assurent le plus d'autorité possible aux conclusions de l'historien. Il est juste, toutefois, d'ajouter que, en dépit de ces conditions difficiles de recherche et d'information, nos premiers ouvrages d'histoire ont été faits pour la plupart avec un incontestable souci d'exactitude et d'impartialité.
Henri-Raymond Casgrain (1831-1904). L'abbé Henri-Raymond Casgrain, né à la Rivière-Ouelle, en 1831, mort à Québec, en 1904, a consacré toute sa vie à l'étude de notre passé. Il fut l'un des historiens les plus féconds et les plus enthousiastes. Avec Gérin-Lajoie, Joseph-Charles Taché, le docteur Hubert La Rue, il prit une large part à cette renaissance des lettres canadiennes-françaises qui suivit l'année 1860. Avec eux, il fonda les Soirées Canadiennes, en 1861, et le Foyer canadien, en 1863. Les oeuvres de Garneau et de Ferland avaient excité sa fervente curiosité, et il voulut continuer la tâche de ces historiens.
Il commença, en 1860, par publier des Légendes ; il s'appliquait à y peindre nos moeurs canadiennes. Il écrivit Le Tableau de la Rivière-Ouelle, Les Pionniers canadiens, La Jongleuse. Puis il aborda la grande histoire et publia successivement: Histoire de la Mère Marie de l'Incarnation (1864); des Biographies canadiennes qui furent réunies en volume; Histoire de l'Hôtel-Dieu de Québec (1878); Pèlerinage au pays d'Évangéline (1885); Montcalm et Lévis (1891); Une Seconde Acadie (1894); Asile d u Bon Pasteur de Québec (1896); Les Sulpiciens et les Prêtres des Missions Étrangères en Acadie (1897).
L'abbé Casgrain s'est plu à découper dans l'histoire du Canada des périodes dramatiques, des tableaux saisissants, des personnages héroïques. Montcalm et Lévis fut une de ses oeuvres de prédilection. Mais son imagination ardente, et sa sensibilité trop vive ont quelquefois nui à la justesse de ses appréciations. Son admiration pour Lévis lui a fait quelquefois sacrifier Montcalm.
Mais ses ouvrages ont été accueillis avec grande sympathie par le public. Le style en est coloré, trop parfois, dans les premières oeuvres surtout, trop romantique, trop chargé d'images, et entaché de mauvais goût. Seulement, l'auteur s'est peu à peu dépouillé de ces défauts, conservant ses qualités de mouvement et d'entrain dans la composition. La phrase souple, vivante, émue, de l'historien lui a conquis la faveur des lecteurs contemporains.
D'autre part, les ouvrages de l'abbé Casgrain comptent parmi ceux qui vers la fin du siècle dernier ont le plus contribué à faire connaître en France notre pays. Or ne saurait exagérer cette influence extérieure exercée par l'abbé Casgrain à une époque où le Canada était profondément ignoré à l'étranger. Il passait à Paris de longs hivers, pour y travailler à la Bibliothèque Nationale; il s'y créa de précieuses relations qui ont attiré l'attention dans les milieux académiques sur le Canada et son histoire.
C'est au moment où l'abbé Casgrain multipliait ses ouvrages d'histoire que d'autres, à son exemple, s'appliquèrent aussi à raconter des époques particulières du passé ou à écrire des monographies.
Antoine Gérin-Lajoie (1824-1882), collaborateur de l'abbé Casgrain au mouvement littéraire de 1860, écrivit Dix ans d'Histoire du Canada, 1840-1850 , où il raconta les débuts du régime de l'Acte d'Union des provinces, de 1840, puis la conquête et l'établissement du gouvernement responsable. L'oeuvre est écrite dans cette langue sobre, trop dépouillée, un peu sèche, qui fut toujours celle de Gérin-Lajoie. Elle ne fut publiée qu'après la mort de l'auteur, en 1888, mais elle avait encore, à cette date, le mérite spécial de nous mieux instruire de la lutte constitutionnelle qui suivit l'Acte d'Union, et où triomphèrent le sens pratique, le patriotisme clairvoyant de La Fontaine et de Baldwin.
Louis-Philippe Turcotte (1842-1878) avait déjà, avant que parût l'oeuvre de Gérin-Lajoie, publié en 1871 et 1872 Le Canada sous l'Union, deux volumes. Ce fut même par délicatesse pour Louis-Philippe Turcotte, et à sa demande, que Gérin-Lajoie retarda la publication de ses Dix ans d'Histoire du Canada. On voulut éviter une fâcheuse concurrence. Plus encore qu'aujourd'hui, si cela est possible, le livre canadien ne faisait pas toujours ses frais. Louis-Philippe Turcotte racontait toute la période du régime de l'Union, de 1840 à 1867. Il concentra à peu près exclusivement son attention sur la vie politique de cette époque. Et il la décrivit avec un souci d'exactitude et de précision documentaire qui lui a fait trop habituellement négliger la grâce du style.
Mentionnons ici deux autres historiens de nos premières périodes de régime constitutionnel: Théophile-Pierre Bédard (1844-1900), qui publia l'Histoire de cinquante ans, 1791-1841 (1869), et Joseph Royal (1837-1902), qui fit une autre histoire du régime de l'Union, une Histoire du Canada, 1841-1867, qui ne fut publiée qu'en 1909, après la mort de l'auteur.
Mgr Alexandre Taché (1823-1894) fut plutôt un évêque missionnaire qu'un historien. Mais il vécut dans l'Ouest canadien toute sa vie d'apôtre. Dès l'âge de vingt-sept ans, en 1850, il devenait à Saint-Boniface évêque coadjuteur de Mgr Provencher, puis il succéda à Mgr Provencher en 1853. Mgr Taché a raconté l'oeuvre d'évangélisation accomplie par les missionnaires oblats dans Vingt années de Missions dans le Nord-Ouest de l'Amérique (1866), et il a publié une étude géographique, économique, ethnologique, Esquisse sur le Nord-Ouest de l'Amérique (1869), où apparaissent, avec une science très étendue du sujet, de remarquables qualités d'écrivain.
Benjamin Sulte (1841-1923) fut un ouvrier extrêmement actif et abondant de l'histoire. Né aux Trois-Rivières, il a consacré à sa petite patrie une bonne part de ses travaux. Dès 1870, il publia l'Histoire des Trois-Rivières. Parurent ensuite: Mélanges d'Histoire et de Littérature (1876), Le Coin du,feu (1877), Chronique trifluvienne (1879), Pages d'Histoire du Canada (1891), Histoire de la Milice canadienne, 1760-1797 (1897), La Bataille de Châteauguay (1899). Il essaya de faire une synthèse de tout notre passé dans son Histoire des Canadiens français, publiée de 1882 à 1884. Cet ouvrage contient des inexactitudes, à propos desquelles Joseph-Charles Taché écrivit en 1883 une série d'articles qu'il avait intitulés Les histoires de M. Sulte.
Benjamin Sulte fut pourtant un chercheur de vérité historique; il fut surtout curieux des détails de l'histoire; mais il ne manquait pas d'une imagination constructive qui l'exposa plus d'une fois à l'erreur ou à la fantaisie.
Au surplus, Benjamin Sulte, qui n'avait pu faire d'études classiques, se donna à lui-même une formation littéraire qui resta insuffisante. Ses méthodes de travail, la composition de ses ouvrages, son style ont souffert de cette insuffisance. Il fut causeur plutôt qu'écrivain; causeur agréable, familier, et dans une langue qui n'est pas toujours assez juste.
Ajoutons que Benjamin Sulte a publié quelques recueils de vers: Les Laurentiennes (1870), Les Chants nouveaux (1890), où la poésie montre souvent plus de bonhomie que de véritable inspiration.
M. Gérard Malchelosse a récemment réédité, avec annotations opportunes, et sous le titre général de Mélanges historiques, les oeuvres de Benjamin Sulte.
Le docteur Narcisse-Eutrope Dionne (1848-1917) fut l'un de ceux qui, à la suite de l'abbé Casgrain, s'appliquèrent davantage à scruter le passé, à faire des recherches, à composer des monographies. La monographie de Samuel de Champlain, deux volumes (1891 et 1906), est son oeuvre principale. Jacques Cartier (1889), La Nouvelle-France, de Cartier à Champlain (1891), Les Ecclésiastiques et les Royalistes français réfugiés au Canada à l'époque de la Révolution (1905), Pierre Bédard et ses fils (1909), la Vie de F.-C. Painchaud (1894), Historique de Notre-Dame des Victoires (1888), et bien d'autres études que l'auteur a multipliées, sont des livres d'information où le docteur Dionne lui-même se défendait d'avoir voulu faire de la littérature historique. Mais cette oeuvre abondante témoigne de la ferveur avec laquelle l'École de Québec a voulu explorer le champ alors mal connu de l'histoire.
Laurent-Olivier David (1840-1926) s'occupa à la fois de politique, d'histoire et de littérature. Doué d'une imagination fervente, d'une vive sensibilité, il a porté dans tous les domaines de son activité les qualités et les défauts de ses dons naturels. L'oeuvre de l'historien devait souffrir de ses enthousiasmes. Il écrivit d'abord des biographies: Biographies et Portraits (1876); Les Patriotes de 1837-1838 (1884); Mes Contemporains (1894); Les deux Papineau (1896); Laurier et son temps (1905); Souvenirs et Biographies (1911). L.-O. David aborda aussi la grande histoire. L'Union des deux Canadas, 1841-1867 (1898); l'Histoire du Canada depuis la Confédération, 1867-1887 (1909). L'auteur y trace d'une main rapide, sans approfondir le dessin et sans s'appliquer à une laborieuse documentation. le tableau de deux grandes époques politiques de notre histoire. Ces ouvrages sont de lecture agréable; ils n'ont pas la prétention d'être des études érudites ni définitives.
Sur la fin de sa vie, qui fut mêlée à tant de choses, L.-O. David a recueilli, sous le titre de Mélanges historiques et littéraires (1917), des pages et des souvenirs qui nous font agréablement pénétrer dans l'époque où il vécut.
Joseph-Edmond Roy (1858-1913) fut l'un des plus remarquables ouvriers en histoire qui travaillèrent pendant cette période où régna l'École patriotique de Québec. Il a laissé une oeuvre qui fut le résultat de recherches très consciencieuses. Né à Lévis, il fit ses études classiques au Séminaire de Québec.
Dans ses Souvenirs d'une classe au Séminaire de Québec, publiés en 1907, il év oqua des souvenirs qui sont une page variée et solide de notre enseignement secondaire au Canada. Devenu notaire en 1880, après ses études de droit faites à l'Université Laval de Québec, il prit dans la consultation des greffes le goût de la recherche historique. C'est l'histoire, et surtout la petite histoire, qu'il s'appliqua à découvrir sous la lettre des vieux actes notariés. Du greffe il passa à l'examen des archives, et il accumula des matériaux que l'écrivain mit en oeuvre.
Edmond Roy publia, sous forme de courtes études, un grand nombre de brochures qui témoignent de la variété de ses recherches et de son érudition. Il publia aussi en quatre volumes l'Histoire du Notariat au Canada (1899).
Mais l'oeuvre principale de cet historien est l'Histoire de la Seigneurie de Lauzon, en cinq volumes (1897, 1898, 1900, 1904). II y a versé une abondante et sûre connaissance de son sujet. Il s'y est appliqué, à propos de la Seigneurie de Lauzon, et souvent en marge de la Seigneurie, à raconter la vie du peuple, à rappeler des moeurs et des coutumes anciennes, à faire la petite histoire. A ce point de vue, son oeuvre est très précieuse, nos historiens s'étant avant lui appliqués surtout à la grande histoire politique ou militaire de notre peuple. L'intérêt des longues digressions les fait accepter. D'ailleurs, l'historien écrit une langue souple, variée, élégante. Il écrit en causant avec le lecteur. L'imagination donne de l'agrément au style sans ôter de valeur à la documentation de l'érudit. Edmond Roy fut toujours soucieux d'exactitude. Aussi l'ensemble de son oeuvre fut, à l'époque où il la publia, l'une des plus précieuses contributions à l'histoire du Canada.
Ernest Myrand (1854-1921) a lui aussi fait servir à l'histoire sa très vive imagination. En 1888, il publiait cette fiction historique Une Fête de Noël sous Jacques Cartier, où se mêlent la fantaisie et l'érudition. En 1899, il fit paraître une précieuse monographie des Noëls Anciens de la Nouvelle-France, où s'abandonne la verve poétique de l'auteur. Il a publié deux ouvrages de plus rigoureuse histoire: Sir William Phips devant Québec (1893) et Frontenac et ses amis (1902). Mais l'auteur ne peut s'empêcher de laisser pénétrer jusque dans ces recherches minutieuses de l'histoire sa faculté maîtresse qui fut l'imagination. Elle agrémente les récits, mais elle nuit à la rigueur de la méthode historique.
Edmond de Nevers (1862-1906). Né à la Baie-du-Febvre, étudiant en Europe, à Berlin et à Paris, curieux d'histoire, Edmond Boisvert dit De Nevers s'intéressa d'abord aux questions relatives à la survivance de la race française au Canada. Il publia L'Avenir du Peuple canadien-français (1896), programme d'action publique établi pour affirmer l'influence de notre race en Amérique. Dans l'Âme américaine (deux volumes, 1900), l'auteur se fit à la fois historien et sociologue. Il analysa les éléments multiples, disparates, dont se compose l'âme de nos voisins. Il raconta tour à tour les origines, la vie historique, les mouvements d'immigration, les évolutions politiques et sociales de la république des États-Unis. S'il y a un peu de confusion dans le plan de l'ouvrage, l'abondance des informations, l'ingéniosité des aperçus, la haute inspiration de l'ensemble en font une oeuvre qui mérite d'être conservée. La langue en est claire et flexible, et de bonne tenue littéraire.
Pour faire plus complet ce chapitre de la littérature historique qui abonda pendant la période de 1860-1900, et pour donner une idée plus exacte du mouvement d'études historiques qui fut l'une des manifestations les plus actives et les plus caractéristiques de l'École de Québec, nous rappellerons brièvement les noms et les oeuvres d'autres auteurs qui ont contribué, en mesure moindre, mais encore très utile, à cette littérature de l'histoire.
Ernest Gagnon (1834-1915), artiste délicat qui a recueilli et publié avec annotations les c hansons populaires du Canada (1865), a aussi publié deux monographies: Le Fort et le Château Saint-Louis (1895); Louis Jolliet (1902); puis Choses d'autre fois (1905); Feuilles volantes et Pages d'histoire (1910). Il avait publié en 1876 ses Lettres de voyage. Aimable causeur, Ernest Gagnon porta jusque dans ses livres l'agrément de sa conversation.
Pascal Poirier (1852-1933) a fait mieux connaître l'histoire des Acadiens en écrivant Origine des Acadiens (1874) et Le Père Lefebvre et l'Acadie (1898). Il a aussi publié une monographie linguistique, Le Parler Franco-Acadien et ses Origines (1928).
Mgr Lionel Lindsay (1849-1921) a fait l'histoire de l'une des anciennes paroisses de la banlieue de Québec: Notre-Dame de la Jeune Lorette en la Nouvelle-France (1900).
Mgr Henri Têtu (1849-1915) : Les Évêques de Québec. Notices biographiques (1889); Histoire du Palais épiscopal de Québec (1896).
L'abbé Georges Dugas (1833-1928), qui pendant plus de vingt ans vécut au Manitoba, à une époque (1866-1888) où l'Ouest canadien fut le théâtre d'événements politiques et d'agitations considérables, a laissé sur l'histoire de l'Ouest des monographies nombreuses: Monseigneur Provencher et les Missions de la Rivière-Rouge (1889); Légendes du Nord-Ouest (1890); L'Ouest Canadien, sa découverte par le Sieur de la Vérendrye, son exploitation par les Compagnies de traiteurs jusqu'à 1822 (1896); Un voyageur des Pays d'en Haut (1904); Histoire véridique des faits qui ont préparé le Mouvement des Métis à la Rivière-Rouge, en 1869 (1905). [Voir les textes numérisés de Georges Dugas]
Mentionnons encore ici quelques érudits ou chercheurs qui ont contribué au progrès, au développement de notre science de l'histoire.
L'abbé Charles-Honoré Laverdière (1826-1873). Né au Château-Richer, en 1826; professeur au Séminaire de Québec, et mort à Québec, en 1873, l'abbé Laverdière fut un érudit plutôt qu'un historien. Les éditions savantes des Oeuvres de Champlain (sept volumes), des Relations et du Journal des Jésuites, qu'il a annotés, avec l'abbé Casgrain, constituent son oeuvre principale, qui est d'une haute valeur scientifique, et qui a rendu les plus précieux services. Il a été chez nous un pionnier de l'érudition et des méthodes rigoureuses de l'histoire. Il fit, pour les classes, un Manuel d'Histoire du Canada (1873).
Mgr Cyprien Tanguay (1819-1902) a fait ce travail unique qui est le Dictionnaire généalogique des Familles canadiennes, commencé en 1871. Malgré les inexactitudes, presque inévitables, qui se sont glissées dans ce Dictionnaire, l'oeuvre reste bien l'une des plus précieuses qu'ait édifiées la patience de nos chercheurs. Le Répertoire général du Clergé canadien, qu'a aussi publié, en 1868 et 1869, l'abbé Tanguay, n'a qu'une très médiocre valeur scientifique.
L'abbé Hospice-Antelme Verreau (1828-1901), né à L'Isl et, mort à Montréal, où depuis 1857 il était directeur de l'École Normale Jacques-Cartier, a publié des études d'histoire dans les Mémoires de la Société Royale, le Journal de l'Instruction publique , la Revue de Montréal, et les Mémoires de la Société historique de Montréal. L'abbé Verreau a recueilli et annoté une collection importante de documents sur l'Invasion du Canada en 1776, qu'il a publié en 1873. Il a multiplié les recherches et des études historiques variées, dispersées dans des brochures ou revues, entre autres: Les Commencements de Montréal, Les Commencements de l'Église au Canada; La Chronologie des voyages de Jacques Cartier.
L'abbé Verreau fut l'héritier intellectuel de Jacques Viger, et reçut de lui, en même temps que de précieux documents, son grand amour pour les choses de l'histoire et de la littérature canadiennes. Retour à l'histoire de la littérature québécoise
BIBLIOGRAPHIE
LAREAU (Edmond): Histoire de la Littérature canadienne. AB DER HALDEN (Ch.): Études de Littérature canadienne-française (Gérin-Lajoie). ROY (Mgr Camille): Essais sur la Littérature canadienne (abbé Casgrain, J. Ed. Roy, Ernest Gagnon, Ernest Myrand, N: E. Dionne); Érables en Fleurs (Ernest Myrand, Ernest Gagnon); A l'Ombre des Érables (Mgr Lindsay, Notre patrimoine littéraire en 1860). CASGRAIN (H.-R.) : Oe uvres complètes, II (Gérin-Lajoie). GÉRIN (Léon) : A nt. Gérin-Lajoie. Édition du Centenaire. LA RUE (Hubert): Mélanges historiques et littéraires, II (Éloge historique de Laverdière). LAPERRIÈRE (A.) : Les Guêpes canadiennes, I (abbé Casgrain, Gérin-Lajoie, L.-O. David); II (Benj. Sulte). DAVID (L.-O.) : Souvenirs et Biographies (Benj. Sulte). DE MONTIGNY (Louvigny) : A nt. Gérin-Lajoie. GÉRIN-LAJOIE (A.) : Biographie de l'abbé J.-B.-A. Ferland, dans le Foyer Canadien, III. ROUTHIER (A.-B.) : Conférences et Discours, II (abbé Casgrain). D'ARLES (Henri) : Nos historiens. - Essais et Conférences (Ed. de Nevers). FRÉMONT (Donatien) : Mgr Taché et la naissance du Manitoba. RORITAILLE (abbé Georges) : Montcalm et ses historiens.
Source: Mgr Camille ROY, Manuel d'histoire de la Littérature canadienne de langue française , 21 ème edition, revue et corrigée par l'auteur, Montréal, Beauchemin, 1962 [1939], 201p., pp. 49-59. Le texte a été reformaté et les erreurs typographiques évidentes ont été corrigées.
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Claude Bélanger, Marianopolis College |