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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia
L'honorable Joseph ArchambaultJuge de la Cour SupérieureL'HONORABLE JUGE JOSEPH ARCHAMBAULT est né à Montréal, le 17 février 1879. Son père était le docteur Gaspard Archambault et sa mère Marie-Louise Papin, fille de Joseph Papin, M.P., un des plus puissants orateurs de son temps. Il descend en ligne directe de Jacques Archambault, premier colon de Montréal, qui vint au Canada avec M. de Maisonneuve en 1642. Il fit de brillantes études au Collège Ste-Marie, Montréal. (B.A.) 1898 et obtint sa licence en droit à l'Université Laval en 1901 (LL. B.). Il fut admis au Barreau la même année, après avoir fait sa cléricature chez Mtres Madore, Guérin et Perron, et Mtres Dandurand, Brodeur et Boyer. Il fit partie de l'École littéraire avec Desaulniers, de Montigny, Nelligan, Gill, Lozeau, Dumont. etc. Il exerça d'abord sa profession avec feu l'Honorable Juge Gonzalve Desaulniers et, ensuite avec Mtre Charlemagne Rodier, c.r., et, finalement, forma une société avec le regretté Émile Marcotte sous la raison sociale de "ARCHAMBAULT, MARCOTTE et LANCTOT". II fut membre du Conseil du Barreau en 1912 et fut créé Conseil du Roi la même année. En 1908, il fut nommé commissaire Royal pour recueillir en Irlande les témoignages des parents de John Dillon, accusé de meurtre. Il se fit rapidement, grâce à son travail et son talent, une clientèle étendue et rémunératrice, et plaida des causes très importantes, tant devant la Cour d'Assises qu'à la Cour du Banc du Roi et à la Cour Suprême.
Le 22 octobre 1922, il fut nommé procureur en chef de la Couronne pour le district de Montréal, position qu'il occupa jusqu'en septembre 1925. Mais la politique l'attirait. Dès 1896, alors qu'il n'était encore qu'étudiant, il prenait activement part aux luttes électorales et, pendant les vingt années qui suivirent, il ne cessa de prêcher l'évangile libéral dans presque tous les comtés du district de Montréal et même dans l'Ontario, le Nouveau-Brunswick et le Manitoba. Son éloquence incisive et son ardeur à l'étude devaient nécessairement le conduire au Parlement. En 1917, il se présenta dans Chambly-Verchères, contre l'honorable J.-H. Rainville, l'ancien député, maintenant sénateur, et fut élu au Parlement du Canada par une majorité de 2 600 voix. II fut réélu en 1921 par 4 000 voix de majorité. Dès son entrée en Chambre, il passa au premier rang parmi les orateurs parlementaires et contribua largement, avec la phalange des jeunes qui entouraient Sir Wilfrid Laurier, le vieux chef libéral, à poser les jalons qui amenèrent la victoire de 1921. Maniant la langue anglaise avec une facilité remarquable, il devint l'un des plus redoutés adversaires des administrations Borden et Meighen, et sut quand même, grâce à sa loyauté dans le débat, sa bonne humeur et son esprit de bon aloi, conquérir le respect et l'admiration de ses ennemis politiques.
L' Ottawa Journal , journal conservateur, disait de lui, le 14 mars 1919 :
Durant les huit années qu'il passa à la Chambre, il prit une part active à tous les grands débats. Ses discours les plus remarquables furent ceux qu'il prononça contre l'achat du Grand-Tronc par le gouvernement et la canalisation du Saint-Laurent. Il fut le promoteur infatigable de la construction du nouveau pont entre Montréal et Longueuil, et cette entreprise est sans aucun doute due, en grande partie, à ses efforts inlassables. Il s'opposa fortement à la loi fédérale des faillites. Il réussit à faire augmenter l'exemption des pères de famille, relativement à l'impôt sur le revenu, et à faire améliorer la loi touchant la traduction des discours prononcés en français à la Chambre. En 1921, il fut nommé président du Comité des privilèges et élections et, en cette qualité, présida l'enquête parlementaire sur les agissements de l'honorable James Murdock, en relation avec la "Home Bank". Le "Hansard" est rempli de ses brillantes saillies à l'adresse des dénigreurs de notre race, de notre religion.
En 1925, lorsqu'il aurait pu recueillir les fruits de sa brillante carrière politique, il préféra accepter l'offre qu'on lui fit de monter sur le banc et l'atmosphère plus paisible et plus sereine du Palais, et il fut nommé juge de la Cour Supérieure pour le district de Saint-François, le 5 septembre de la même année. Le Canada du 8 septembre 1925 commentait ainsi sa nomination :
II siégea à Sherbrooke jusqu'en février 1933, date à laquelle il fut transféré au district de Montréal. Son ardeur au travail, son sens légal, sa longue expérience au Barreau, tant devant les Cours civiles que devant les Cours criminelles, sa profonde connaissance de la nature humaine, sa grande courtoisie, son expédition rapide des affaires en font un des magistrats les plus distingués et les plus estimés de la province. Malgré ses 58 ans, il a su conserver une santé florissante, grâce aux activités athlétiques qu'il n'a cessé d'exercer. Le juge Archambault joue encore au "tennis" et au "squash et est un adepte du golf. Il est président honoraire de la "Province of Québec Lawn Tennis Association" , président du club de Tennis Outremont, membre à vie du "Montréal A.A.A.", de l'Association Athlétique Nationale, du club de golf Laval-sur-le-Lac, du Cercle Universitaire. II est aussi gouverneur de l'Hôpital Notre-Dame.
En 1912, il épousa Mademoiselle Fabiola Martin, fille de M. J.-B.-A. Martin. De cette union sont nés deux enfants : Yvette et Georges.
Source : Raphaël OUIMET, ed., Biographies canadiennes françaises , treizième édition, Montréal, 1937, 461p., p. 409. Le texte a été reformaté et les erreurs typographiques ont été corrigées.
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Claude Bélanger, Marianopolis College |