Date Published:
2004

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

Benjamin Bonnier

Médecin

C'est à Beauharnois, le 30 septembre 1863, que naquit Benjamin Bonnier, M.M., issu du mariage de Antoine Bonnier, cultivateur de son état, et de Marie Rousseau, son épouse, fille de Jean-Baptiste Rousseau, de Ste-Martine-de-Châteauguay.

Dès sa tendre jeunesse, il fréquenta l'école du rang, qu'il quitta toutefois peu de temps après, pour se livrer, sous la direction paternelle, à la culture de la terre. Il y travailla arduement pendant plusieurs années, mais comme il avait toujours manifesté un goût plus prononcé pour l'étude que pour l'agriculture, il s'en fut, à l'âge de 22 ans, commencer, au collège de Rigaud, son cours classique. La saine et légitime ambition du jeune Bonnier, lui valut plus tard, d'être signalé à l'attention de ses professeurs, comme l'un des élèves les plus piocheurs entre tous. Doué effectivement de beaucoup d'énergie, aimant au surplus la lecture et l'étude, il termina ses humanités, après avoir décroché les plus hautes distinctions accordées aux plus méritants. En 1891, il entra à la faculté de médecine de l'Université Laval de Montréal et en avril 1895, il était, avec grande distinction, gratifié du titre de docteur en médecine

Le docteur Bonnier débuta dans l'exercice de sa profession, à Hochelaga où il a toujours pratiqué la médecine générale. Praticien de grande expérience, il jouit d'une renommée très étendue, et est à la tête d'une clientèle considérable.

Tout en exerçant sa profession, le docteur Bonnier s'est toujours occupé de la chose publique pour le plus grand bien de ses concitoyens. La pédagogie l'a tout particulièrement intéressé, et comme membre de la Commission des Écoles Catholiques depuis tantôt vingt ans, il a rendu des services inappréciables à la cause de l'éducation de la jeunesse.

Ardent libéral depuis toujours, il s'est longtemps occupé de politique, et fut un des forts organisateurs dans le comté d'Hochelaga, au temps des Préfontaine et des Décarie. Le docteur Bonnier a toujours refusé de briguer les suffrages de l'électorat, au municipal comme au fédéral ou au provincial, car fidèle à sa devise qui est de faire autant de bien que possible, sans la moindre ostentation, il n'a jamais voulu y déroger.

Ami sincère des pauvres, il fait largement sa part, en contribuant à leur soulagement physique comme moral. Il a été marguillier de la paroisse de la Nativité en 1907. Commissaire d'écoles, de 1909 à 1916, puis président, de 1912 à 1916 de l'ancienne commission scolaire d'Hochelaga. De 1922 à 1928, il fut commissaire d'écoles du district Est, et de 1928 à date, il est membre de la Commission des Écoles Catholiques de Montréal. Il est président de la Caisse Populaire d'Hochelaga, médecin attitré de la Cour Chénier des Forestiers Canadiens, ancien président du Club libéral Chénier, et actuellement, vice-président de l'Association des Hommes d'Affaires de l'Est de Montréal. En dépit de ses soixante-onze ans, le docteur Bonnier jouit d'une santé robuste. Sa récréation favorite, c'est de vivre la vraie vie de famille.

Le 26 avril 1897, il épousait Blanche Cloutier, fille de Pierre Cloutier, qui décéda le 30 août 1926. Le 17 octobre 1931, il convola en secondes noces avec madame J. Landes, née Antoinette Cardinal. De son premier mariage, il eut huit enfants, dont quatre sont encore vivants : Antoinette, religieuse des Sueurs Hospitalières St-Joseph, de l'Hôtel-Dieu, Cécile, Gabrielle et Paul. En politique, libéral. - Domicile et bureau médical : 3675, rue Adam, Montréal.

Source : Raphaël OUIMET, ed., Biographies canadiennes françaises, treizième édition, Montréal, 1937, 461p., p. 417. Le texte a été reformaté et les erreurs typographiques ont été corrigées.