Date Published:
2004

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

Zéphirin Hébert

Président de Laporte, Hudon-Hébert, Limitée

Ex-Contrôleur des finances de la Régie des liqueurs

dans la province de Québec

C'est dans la métropole, le 6 février 1866, que naquit Zéph. Hébert du mariage de Ch.-P. Hébert, négociant, et de Rose Busseau, son épouse, fille de Alph. Busseau. Il reçut son instruction élémentaire à l'École Normale Jacques-Cartier, fit un séjour de quelques années au Collège Ste-Marie et compléta de solides études commerciales à l'Éc. du Plateau. Le jeune Hébert avait sans cesse manifesté un penchant particulier pour la profession d'avocat, et il aurait sûrement réussi dans cette carrière, car il était, sans contredit, l'un des élèves les plus brillants de son temps. Mais cédant aux instances réitérées de son père qui tenait à s'assurer de son entière collaboration il dut faire le sacrifice de ses projets les plus chers, et au terme de ses études, il embrassait la carrière commerciale dans laquelle il devait plus tard s'illustrer.

Le 1er   août 1882, il débutait donc comme commis dans une maison de commerce anglaise, et le 1 er février de l'année suivante, il entrait au service de la firme Hudon-Hébert & Cie, dont Ch.-P. Hébert, son père, était le chef. Durant dix longues années, le jeune Hébert fut à la tâche dans l'exercice des diverses fonction, qui lui étaient assignées. Possédant alors une expérience consommée du commerce de l'épicerie et des affaires en général, il devint. associé en 1892, et en 1906, alors que sa maison de commerce fut constituée en compagnie à fonds social, il en fut nommé sous-gérant et membre du conseil d'administration. En 1908, tout en conservant ses fonctions de sous-gérant, il fut élu vice-président, puis en 1911, il en devenait le président et gérant-général. Sous sa direction, la maison Hudon-Hébert & Cie prit des proportions considérables, et fut pendant près de quarante ans, reconnue comme la plus importante épicerie de gros dans toute la Puissance du Canada. Fusionnée depuis quelques années avec la maison Laporte, sous la raison sociale de Laporte-Hudon-Hébert Ltée, il en est encore présentement le président. Homme d'affaires averti, dont la probité de toujours a grandement contribué à ses succès incessants, Zéph. Hébert fut mêlé à nombre d'organisations financière, politique et sociale de toute première importance. Il est administrateur de la Banque d'Épargne de la Cité et du District; syndic de la Guardian Assurance of London, vice-président de la Guardian Assurance Co. of Canada; administrateur du Comptoir National de Placement; président de la Canadian Wholesale Grocers Association; ancien prés. du Comité des Citoyens: ancien prés. du Canadian Club (1923-24) ; prés. de l'Association des Anciens du Plateau et Gouverneur à vie des hôpitaux Notre-Dame, Général, Children's Memorial et Homeopathic. Il est le seul Can.-français à qui fut conférée la présidence du Board of Trade de Montréal (1917). Distingué de manières, d'une correction impeccable en sa tenue, affable pour tous, il est dans l'intimité, le plus agréable compagnon.

Il s'est toujours intéressé à la politique de son pays, et il n'a jamais hésité à prêter son bienveillant appui au parti de son choix, mais n'avant jamais désiré s'adapter au milieu parlementaire, il a sans cesse refusé d'être candidat. Conférencier érudit, il lui fut souvent donné de parler devant des auditoires imposants, tant par la qualité que par le nombre. Il fit autrefois partie du 65e Régiment et prit Part à la rébellion des Métis du Nord-Ouest en 1885. De simple soldat qu'il état alors, il fut promu sergent, puis capitaine. Il se retira de la milice active avec le grade de major, après dix-huit années de service. Il est membre des clubs suivants : Mount-Royal Club, Canada Club, Cercle Universitaire, Canadian Club et Royal Montreal Golf club. Ses récréations favorites, il les prend au jeu de golf et dans la lecture. En septembre 1936, le Gouvernement de l'Union Nationale le nomma contrôleur des finances de la régie des liqueurs dans la province de Québec, mais il démissionna en février 1937, afin de pouvoir consacrer tout son temps à ses affaires personnelles.

Le 9 octobre 1894, il épousait Blanche Robidoux, fille de feu l'Hon. juge J.-E. Robidoux, de Montréal. De cette union sont nés : Charles-P., Jacques, Marielle et Gertrude. En politique, partisan de l'Union Nationale. Domicile : 1321, ouest, rue Sherbrooke, Montréal.

Source : Raphaël OUIMET, éd., Biographies canadiennes françaises, treizième édition, Montréal, 1937, 461p., p. 117. Le texte a été reformaté et les erreurs typographiques ont été corrigées.