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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia
William Shirley
SHIRLEY (William) (1694-1771), avocat, homme politique, commandant en chef, commissaire, lieutenant-général.
Natif de Preston, comté de Sussex en Angleterre, le 2 décembre 1694, d'une honorable famille de commerçants, il étudia le droit et fut admis au barreau. En 1731, il émigra à Boston pour y chercher fortune. Doté de remarquables talents, on lui attribua de Londres la charge d'inspecteur des forêts royales : il fut ainsi en état de se mêler aux luttes, sans cesse engagées entre Anglais de la Nouvelle-Angleterre, Français du Canada et alliés Abénaquis. En 1734, il est nommé avocat-général de la Couronne en Amérique et, le 6 juillet 1741, promu gouverneur du Massachusetts. Il ne tarda pas à expédier à Paul Mascarène, au sujet des Acadiens, des avis qu'il avait soumis au Foreign Office ; c'était de « disséminer parmi eux des protestants, de faire venir au pays des ministres anglicans français, de chasser tous les missionnaires catholiques, d'accorder des primes aux transfuges à la religion réformée et de faire apprendre l'anglais aux enfants ».
En 1745, d'accord avec Pepperell, et secondé par la flotte de l'amiral Warren, il organise l'expédition contre Louisbourg, qui tombe au pouvoir des Anglo-Américains : on l'avait nommé au grade de colonel d'infanterie. Après le traité d'Aix-la-Chapelle Shirley, qui se rendit à Londres, fut choisi comme l'un des Commissaires ayant mission de déterminer les frontières de l'Acadie ; dans son Mémoire officiel du 21 septembre 1750, il revendique pour la Couronne toutes les terres situées à l'est de la rivière Penobscot et du Saint-Laurent ; il s'attribuait naturellement la part du lion.
En 1753, il ressaisit le gouvernement du Massachusetts. A la mort de Braddock, le 9 juillet 1755, à la Monongahéla, il reçût le titre de commandant en chef des troupes et fut remplacé par lord Loudoun. Bien qu'il eût contracté à Paris, en 1750, un second mariage avec la fille de son maître-d'hôtel, il ne modifia en rien ses sentiments d'hostilité envers la France d'outre-mer. Il organisa les expéditions de l'Ouest et du Nord ; mais il ne se consola de ses revers militaires à Crown Point, à Niagara, au fort Du Quesne, que par la déportation en masse du peuple acadien. En 1756, la disgrâce venait le frapper : il perdit ses deux charges, celle de gouverneur et de commandant en chef. Il fut mandé à Londres, où il réussit à se disculper, en publiant en 1761 son Mémoire de la dernière guerre en Amérique, ainsi que d'autres brochures. Il avait appuyé l'Assemblée du Massachusetts dans son opposition au plan de fédération militaire des Colonies américaines, adopté à Albany en 1754.
Le roi lui conféra, le 11 février 1759, le grade de lieutenant-général dans l'armée. Puis, le 4 août 1761, on l'envoya au gouvernement des îles Bahama [sic], où son fils devait lui succéder en 1769. L'année suivante, il retourna s'établir à Roxbury, où il mourut le 24 mars 1771.
Source : Louis LE JEUNE, «William Shirley», dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. II, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931, 829p., p. 644. |
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Claude Bélanger, Marianopolis College |