Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Juin 2006

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

William Shirley

 

SHIRLEY (William) (1694-1771), avocat, homme politique, commandant en chef, commissaire, lieutenant-général.

 

Natif de Preston, comté de Sussex en An­gleterre, le 2 décembre 1694, d'une honora­ble famille de commerçants, il étudia le droit et fut admis au barreau. En 1731, il émigra à Boston pour y chercher fortune. Doté de remarquables talents, on lui attribua de Londres la charge d'inspecteur des forêts royales : il fut ainsi en état de se mêler aux luttes, sans cesse engagées entre Anglais de la Nouvelle-Angleterre, Français du Canada et alliés Abénaquis. En 1734, il est nommé avocat-général de la Couronne en Amérique et, le 6 juillet 1741, promu gou­verneur du Massachusetts. Il ne tarda pas à expédier à Paul Mascarène, au sujet des Acadiens, des avis qu'il avait soumis au Foreign Office ; c'était de « disséminer parmi eux des protestants, de faire venir au pays des ministres anglicans français, de chasser tous les missionnaires catholiques, d'accorder des primes aux transfuges à la religion réformée et de faire apprendre l'an­glais aux enfants ».

 

En 1745, d'accord avec Pepperell, et secondé par la flotte de l'amiral Warren, il organise l'expédition contre Louisbourg, qui tombe au pouvoir des Anglo-Américains : on l'avait nommé au grade de colonel d'infanterie. Après le traité d'Aix-la-Chapelle Shirley, qui se rendit à Londres, fut choisi comme l'un des Commissaires ayant mis­sion de déterminer les frontières de l'Acadie ; dans son Mémoire officiel du 21 sep­tembre 1750, il revendique pour la Couronne toutes les terres situées à l'est de la rivière Penobscot et du Saint-Laurent ; il s'attribuait naturellement la part du lion.

 

En 1753, il ressaisit le gouvernement du Massachusetts. A la mort de Braddock, le 9 juillet 1755, à la Monongahéla, il reçût le titre de commandant en chef des troupes et fut remplacé par lord Loudoun. Bien qu'il eût contracté à Paris, en 1750, un second mariage avec la fille de son maître-d'hôtel, il ne modifia en rien ses sentiments d'hostilité envers la France d'outre-mer. Il organisa les expéditions de l'Ouest et du Nord ; mais il ne se consola de ses revers militaires à Crown Point, à Niagara, au fort Du Quesne, que par la dé­portation en masse du peuple acadien. En 1756, la disgrâce venait le frapper : il perdit ses deux charges, celle de gouverneur et de commandant en chef. Il fut mandé à Londres, où il réussit à se disculper, en publiant en 1761 son Mémoire de la dernière guerre en Amérique, ainsi que d'autres bro­chures. Il avait appuyé l'Assemblée du Massachusetts dans son opposition au plan de fédération militaire des Colonies améri­caines, adopté à Albany en 1754.

 

Le roi lui conféra, le 11 février 1759, le grade de lieutenant-général dans l'armée. Puis, le 4 août 1761, on l'envoya au gouver­nement des îles Bahama [sic], où son fils devait lui succéder en 1769. L'année suivante, il retourna s'établir à Roxbury, où il mourut le 24 mars 1771.

 

Source : Louis LE JEUNE, «William Shirley», dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. II, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931,  829p., p. 644.

 
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