Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Juillet 2009

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

L'honorable Thomas Chapais

[Cette biographie a été publiée en 1926. Les sections entre crochets […] ont été ajoutées au texte original par Claude Bélanger. Pour la source de cette biographie, voir la fin du document.]

Joseph-Amable-Thomas Chapais est né à Saint-Denis-de-la-Bou­teillerie, comté de Kamouraska, P. Q., le 23 mars 1858, du mariage de l'honorable Jean-Charles Chapais, négociant, un des Pères de la Confédération, et de Georgiana Dionne.

Il fit son cours classique au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et son droit à l'Université Laval de Québec, où il obtint le degré de licencié en droit en 1879 et celui de docteur ès-lettres en 1898.

Admis au Barreau de la province de Québec en juillet 1879, il exerça sa profession à Québec.

Il fut secrétaire particulier de l'honorable T. Robitaille, lieutenant-gouverneur de la province de Québec, de 1879 à 1884. [À partir de cette dernière date, Chapais s’est dirigé vers le journalisme. Il fut d’abord éditeur du Courrier du Canada (1884-1901) et en devint éventuellement le propriétaire (1890-1901). Il fut aussi chroniqueur à La Presse de 1897 à 1911. Il eut également une longue association avec la Revue canadienne de 1899 à 1922. Plusieurs de ses articles historiques ont été publiés dans La Nouvelle-France, le Canada français et la Revue trimestrielle canadienne.]

[Chapais porta la bannière du parti conservateur aux élections provinciales dans le comté de Kamouraska en 1891 mais il fut défait.]  Nommé conseiller législatif à Québec, le 8 mars 1892; ministre sans portefeuille dans le cabinet Taillon et leader du gouvernement au Conseil législatif, en janvier 1893; président du Conseil législatif, de 1895 à 1897. Ministre de la colonisation et des mines, en janvier 1897, il démissionna en mai de la même année.

Orateur séduisant, érudit, pondéré, il a toujours pris un intérêt très vif aux affaires fédérales et provinciales.

Ayant accepté le poste de sénateur pour la division de Grandville en 1920 sans avoir eu à renoncer à celui de conseiller législatif, il est de ce fait, le seul homme d'état canadien, qui cumule aujourd'hui ces deux importantes fonctions politiques.

En février 1907, il devenait professeur [d’histoire] à l'Université Laval, [poste qu’il occupa jusqu’en 1934. À l'époque, on aimait le comparer à l'abbé Groulx, historien, disait-on, émotif et manquant d'objectivité, alors que Chapais aurait été plein de sérénité et près de ses sources. En réalité, Groulx et Chapais partageaient un conservatisme social, une dévotion à l'Église catholique et une vision ultramontaine du monde. Cependant, ils se séparaient sur la question du loyalisme à la Couronne britannique et le nationalisme. Alors que Groulx prêchait ouvertement à la jeunesse le désir pour une plus grande autonomie pour le Québec, jusqu’à l’indépendance si cela s’avérait nécessaire, Chapais trouvait d’immenses avantages à la Confédération et faisait la promotion de la collaboration entre «les races» au Canada et prêchait la «bonne entente». Notons que le père et le beau-père de Chapais avaient été pères de la Confédération.]

Comme écrivain, l'honorable M. Chapais compte parmi nos meilleurs prosateurs. Journaliste et historien, il dirigea le Courrier du Canada de 1884 à 1901. Entre temps et depuis, il a signé les ouvrages suivants: Les congrégations enseignantes et le brevet de capacité (1893), Discours et conférences (1898), Le serment du roi (1901), Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1904), Mélanges de polémique et d'études religieuses, politiques et littéraires (1911), divers essais littéraires.

Il a été pendant plusieurs années, un des plus estimés collaborateurs de la Revue Canadienne. Sa chronique mensuelle A travers les faits et les oeuvres était le meilleur résumé des principaux événements mondiaux; la lutte antialcoolique, est de toutes les oeuvres sociales, celle qui provo­que son plus vif intérêt.

Créé chevalier de la Légion d'honneur par le gouvernement français, en 1902 et commandeur de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, en 1914.

En 1912, la Société Royale du Canada, l'admettait au nombre de ses membres; [il en fut le président de 1923 à 1924. En 1925-26, il devint président de la Société historique du Canada. En 1930, il fit partie de la délégation canadienne à la Société des Nations. En 1935, il reçut le titre de «Sir Thomas Chapais» du roi Georges V. Lors de la prise de pouvoir de Maurice Duplessis en 1936, il fut fait ministre du gouvernement, poste qu’il occupa de 1936-1938 et encore de 1944 à 1946].

Il a épousé, le 10 janvier 1884, Hectorine Langevin, fille de Sir Hector Langevin, ancien homme d'Etat, et l'un des Pères de la Confédération.

Conservateur en politique.

Résidence: 8 rue du Parloir, Québec.

Source: Raphaël OUIMET, «L’honorable Thomas Chapais», dans Biographies canadiennes-françaises, 6ième année, Montréal, L’Éclaireur, 1926, 523p., pp. 25-26.

 

 
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