Quebec History Marianopolis College


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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Séminaire de Saint-Hyacinthe

 

[Ce texte a été rédigé en 1952. La source est indiquée à la fin du texte.]

 

Le Séminaire de Saint-Hyacinthe fut fondé le 8 septembre 1811, par Messire Antoine Girouard, curé du lieu. Durant les cinq premières années, les classes se tinrent dans le presbytère-école de M. Girouard. Ce n'est qu'en 1816 que le collège achevé et bénit ouvrait ses portes aux élèves du premier cours régulier de huit années. Pour le temps, et avec les ressources dont disposait le fondateur, le nouveau collège était d'aspect assez imposant. C'était un édifice en pierre, à trois étages de 88 pieds de longueur sur 50 de large, avec deux ailes à trois étages, chacune de 24 pieds.

 

Jusqu'en 1853, cette première construction sera tantôt appelée « vieux collège » ou « collège Saint-Antoine »; elle servira à l'enseignement des matières classiques Devenue trop petite pour répondre au développement de l'institution, on songera à la remplacer, vers 1850, par le nouveau collège situé à l'endroit actuel. La maison de M. Girouard sera cédée, en 1853, au premier évêque de Saint-Hyacinthe qui en fera sa pro-cathédrale. L'incendie de 1854 anéantit de fond en comble l'oeuvre matérielle du fondateur.

 

Forts des encouragements venant de partout, les directeurs, à cette époque, eurent la pensée de faire de leur Collège la plus haute institution de la région de Montréal. Dans les conseils ecclésiastiques, il était question d'Université. Or, il était alors connu de tous que le Séminaire de St-Hyacinthe devait être incessamment reconstruit. On projetait de « faire grand et beau » en vue de la transformation du Séminaire en centre universitaire. Une reproduction faite sur bois des plans du futur collège, préparés en prévision que l'Université y serait ajoutée, fut exposée dans une salle du Parlement, à Montréal où elle périt lors de l'incendie du Parlement, le 25 avril 1849. Le projet d'une Université à Saint-Hyacinthe sombra dans le sinistre.

 

Décidée le 1er avril 1849, la construction du nouveau collège fut achevée en 1853. Mgr Bédini, nonce apostolique au Brésil, en visite au Canada, bénit le nouvel édifice, le 8 septembre de la même année. L'aspect extérieur de cet édifice, au dire des étrangers, faisait alors du Séminaire de Saint-Hyacinthe l'un des plus imposants monuments du pays.

 

L'érection du diocèse, en 1852, est due sans doute à l'accroissement de la population mais aussi à l'importance du Séminaire dont le rayonnement avait réellement contribué au développement de la ville de Saint-Hyacinthe. L'oeuvre de Messire Girouard, grâce à l'impulsion de supérieurs dévoués et clairvoyants, continuait à prospérer. En 1911, lors des fêtes du centenaire, on inaugurait une aile nouvelle. Ainsi, on pouvait répondre aux demandes d'admission qui se faisaient toujours de plus en plus nombreuses.

 

Le 1er octobre 1927, un incendie détruisit une partie de la construction de 1853. On reconstruisit encore plus grand et complètement à l'épreuve du feu. En même temps, on construisait une magnifique chapelle de style gothique qui fait l'orgueil du Séminaire et l'admiration des étrangers.

 

Pour continuer à servir et à mettre les études classiques à la portée de tous les jeunes du diocèse, le Séminaire accepta la direction de l'Externat classique de Granby, fondé par Mgr de Saint-Hyacinthe, le 20 janvier 1949, sous le nom de Collège Mgr Prince. Une deuxième filiale vient d'être fondée à Sorel. Le collège Maxime Decelles de Sorel a ouvert ses portes en septembre 1952.

 

Le 8 septembre 1811, Messire Girouard, écrivant à Mgr Plessis de Québec, mentionnait simplement en post-scriptum : « J'ai onze écoliers pour le latin ». Pour l'année scolaire 1952-1953, 615 élèves se sont inscrits au Séminaire de Saint-Hyacinthe, 80 à sa filiale de Granby et 31 à celle de Sorel.

 

Au cours de ses 141 ans d'existence, le Séminaire compte parmi ses anciens, 21 évêques, six lieutenants-gouverneurs, une vingtaine de juges des Cours supérieures, quatre premiers ministres des Assemblées Législatives, une vingtaine de ministres à Ottawa et à Québec, plus d'un millier de prêtres et des centaines de professionnels qui doivent à l'Alma Mater leur culture et leur succès. Ces résultats furent possibles grâce à Dieu qui assiste toujours les artisans de sa gloire, et aux dévouements admirables et trop peu connus qui se sont ajoutés sans cesse aux sacrifices du généreux fondateur.

 

Supérieur: Mgr Lucien Beauregard, P.D., Séminaire de Saint-Hyacinthe, Saint-Hyacinthe.

 

Source : Vedettes, 1952. Le fait français au Canada . Première édition, Montréal, 1953, Société nouvelle de publicité, 717p., pp. 549-550. Quelques fautes typographiques ont été corrigées.

 

 

 
© 2004 Claude Bélanger, Marianopolis College