Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Juin 2006

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Marquis Charry Des Gouttes

 

DES GOUTTES (Marquis Charry), garde-marine, lieutenant, capitaine de vaisseau, con­tre-amiral.

 

En 1698, Claude, Jean-Baptiste, écuyer et Joseph, seigneur de Longueval, firent enre­gistrer à Lyon leurs armes de famille. Anne-Henri, comte Des Gouttes, lieutenant de vaisseau, commandant de l'Eléphant, navigua pour le roi, de 1726 à 1732, entre la France et la Nouvelle-France. En 1726, il a à son bord M. de Beauharnois et M. Dupuy, administrateurs de la colonie, ayant aussi sous son escorte trois vaisseaux marchands de La Rochelle. L'année suivante le roi lui accorde une gratification de 4.000 livres et 1.500 en 1729. L'on signale sa présence à Lyon, le 11 mai 1730. En 1731, il charge à bord 121.326 livres de chanvre qui restaient dans les magasins de Québec, lors du départ du Héros (V. Bull. des Rech. hist., 1914). Il mourut commandant des gardes-marine à Rochefort.

 

Son fils aîné, le marquis Charry, naquit à Moulins, dans l'Allier. Il était le petit-neveu du lieutenant-général de la Marine, grand prieur d'Aquitaine des Chevaliers de Malte; cinq de ses cousins étaient tombés au champ d'honneur. Il fut fait garde de la marine le 25 mai 1725, lieutenant le 1er mai 1741, capi­taine de vaisseau le 1er janvier 1746. Le 16 septembre 1764, il se retira du service avec le titre et la pension de contre-amiral.

 

En 1758, commandant cinq navires de ligne, une frégate et quatre moyennes unités, portant 494 canons, il entrait dans la rade de Louisbourg. Durant l'assaut général des An­glais par terre et par mer, l'amiral et ses officiers refusèrent de tirer parti de l'escadre comme de batteries flottantes, de dé­truire la Batterie royale dont l'ennemi s'em­para sans coup férir. « Leur conduite, écri­vit l'ingénieur Foilly, fut aussi digne de mé­pris que leur raisonnement pitoyable. Seul se distingua le valeureux Vauquelin, qui commandait l'Aréthuse. » Amarrée au fond du port, l'escadre fut criblée de pro­jectiles, brûlée et démolie sur place. Le 21 juillet, une bombe ayant fait éclater des cartouches à bord du Célèbre il sauta, mettant le feu à l'Entreprenant et au Capricieux, qui flambèrent la nuit. Et l'Anglais s'acharna à tirer sur les victimes, qui brûlaient sur les ponts et sur les bateaux de sauvetage. « Ce fut une scène choquante, avouait l'enseigne Wil­liam Gordon; car ces ennemis n'en étaient pas moins des hommes.» L'officier Hamilton ajoute que « ce spectacle réjouit fort notre chapelain, qui maudissait les Français ». Le 26, dans la nuit brumeuse, des chaloupes ennemies vinrent incendier le Prudent et cap­turer le Bienfaisant. Chef d'escadre, officiers, équipages, tous sont faits prisonniers de guerre. Rendus en France, il continuèrent sains et saufs leur service dans la marine.

 

Source : Louis LE JEUNE, «Marquis Charry Des Gouttes», dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. I, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931,  862p., pp. 502-503.

 

 

 
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