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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia
Programme liberal [1851]
Voici quel est notre programme :
Education aussi répandue que possible.
Progrès agricoles: établissements de fermes modèles.
Colonisation des terres incultes à la portée des classes pauvres.
Libre navigation du St-Laurent.
Liberté des échanges aussi entière que possible.
Réforme de la judicature. Décentralisation judiciaire: codification des lois.
Réforme postale. Libre circulation des journaux.
Administration du gouvernement moins dispendieuse qu'aujourd'hui.
Réduction des salaires dans toutes les branches du service public, et du nombre des employés.
Indemnité aux Jurés.
Municipalités de paroisse.
Décentralisation du pouvoir.
Institutions électives dans toutes leur plénitude.
Gouverneur électif.
Conseil législatif électif.
Magistrature élective.
Tous les chefs de bureaux publics rendus électifs.
Réforme, électorale basée sur la population.
Le suffrage universel.
Eligibilité dépendant de la confiance publique.
Convocation et durée des sessions du parlement fixées par la loi.
Défense par une loi spéciale à tout représentant du peuple d'accepter aucune charge lucrative de la couronne pendant l'exercice de son mandat et un an après son expiration, à moins que cette modification ne soit ratifiée par l'élection.
Abolition de la tenure seigneuriale.
Abolition du système des dîmes.
Abolition des réserves du clergé.
Abolition du système des pensions par l'Etat.
Abolition des privilèges des avocats.
Droits égaux, justice égale pour tous les citoyens.
Le rappel de l'Union.
Puis enfin et au-dessus de tout; indépendance du Canada et son annexion aux Etats-Unis.
Voilà ce que nous demandons, ce que nous demanderons toujours et sans cesse, jusqu'à ce que ces améliorations, ces changements, ces libertés aient été accordés au Peuple Canadien.
Hors ces libertés, hors ces améliorations et beaucoup d'autres encore, il n'y a pas de salut pour notre population. Aussi longtemps qu'un gouvernement arriéré et corrupteur nous les refusera, nous ne reconnaîtrons à aucun ami de son pays le droit de l'inaction et du repos.
Et tant que le Peuple n'aura pas conquis sur la plate-forme électorale la reconnaissance de ses droits indéniables, il sera toujours comme un troupeau d'Ilotes que quelques hommes pourront exploiter à leur profit, conduire n'importe où, sans qu'il sache pourquoi ni comment.
J.B.E. DORION
Source : L'Avenir , 4 janvier 1851.
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Claude Bélanger, Marianopolis College |