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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia
Jean-Louis comte de Raymond
RAYMOND (Jean-Louis, comte de), lieutenant-colonel, maréchal de camp, seigneur, sixième gouverneur de l'Ile-Royale. — Raymond, localité dans le Cher.
Seigneur d'Oyes, dans la Marne, le comte entra dans l'armée et parvint au grade de lieutenant-colonel du régiment du Vexin. Lors de sa nomination, il était lieutenant de roi dans la ville d'Angoulême. Le roi lui adjoignit comme major des troupes M. de La Surlaville, colonel des grenadiers de France. Ayant été nommé gouverneur de l'lle-Royale le 1er mars 1751, le comte s'embarqua sur l'Heureux à la fin de mai et débarqua à Louisbourg, le 3 août suivant. Il avait choisi pour secrétaire le futur transfuge Thomas Pichon.
En avril, M. de Raymond avait reçu du ministre ses instructions, qui lui marquaient ses fonctions et ses relations avec le commissaire-ordonnateur Prévost. Il devait insister sur Ies revendications de la France quant aux limites de l'Acadie française et les maintenir avec une inébranlable fermeté, mais aussi avec tant de modération et de politesse dans la manière et dans les expressions, que tout semblant d'agression parut venir des ennemis. Le gouverneur déploya du zèle pour tout améliorer dans la colonie : les ports, les terres défrichées, les chemins vicinaux, la construction de nouvelles redoutes; il y aurait engagé des fonds personnels, sauf à les réclamer sous forme d'indemnité. Mais il aimait le faste. Le 21 mai 1752, à l'occasion de la naissance du duc de Bourgogne, il organisa des réjouissances et des banquets très dispendieux. Malgré tout, il réussit à s'aliéner le personnel civil et militaire : Prévost et Surlaville les premiers, qui veillaient surtout à leurs propres intérêts. Il renvoya Pichon pour une affaire de galanterie, mais en lui délivrant un bon certificat de service. M. de Raymond songea à créer à son profit une seigneurie à l'Ile-Royale : le ministre l'informa que Sa Majesté n'en voulait aucune dans ce gouvernement. En 1753, il demanda à passer en France et il résigna ses fonctions au mois d'octobre, laissant l'intérim à M. Ch.-Jos. d'Ailleboust. Le court passage du comte fut signalé par l'immigration des Acadiens dans les deux îles, par l'accroissement du commerce et des pêcheries.
M. A. Shortt, dans les Documents publiés en 1926, a mêlé la biographie du comte avec celle d'un officier de même nom au Canada (V. Bull. des Rech. hist., année 1916).
Source : Louis LE JEUNE, «Jean-Louis, comte de Raymond», dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. II, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931, 829p., pp. 505. |
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Claude Bélanger, Marianopolis College |