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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia
Jean-Baptiste Cugnet
CUGNET (Jean-Baptiste), frère de François-Joseph Cugnet, traître à son roi et à son pays,
Né à Québec le 27 mars 1726, il étudia au séminaire et mena la vie de vagabond et de coureur de bois. Robert Stobo s'est vanté dans ses Mémoires d'espion d'avoir révélé à Wolfe le sentier de la falaise à l'Anse-au-Foulon. Toutefois, James Thompson, mort à Québec le 25 août 1830, âgé de 98 ans et vétéran de l'armée du général Wolfe, a écrit dans son Journal, quelques années après la journée du 13 septembre 1759 : « M. Cugnet était la personne qui, à l’Île d'Orléans, donna au général l'information selon laquelle on trouverait le meilleur endroit d'escalader la falaise située au-dessus de la ville; et Davis, qui avait été prisonnier des Français, quelques années auparavant, avait fourni d'autres renseignements.»
Retombé aux mains des Français, M. Cugnet se trahit lui-même. En effet, M. de Vaudreuil, le 11 mai 1760, écrivait de Montréal au chevalier de Lévis, alors aux portes de Québec : « Il est indispensable que, sans tarder un instant, vous fassiez le procès au sieur Cugnet, militaire. Si, par les preuves, il est convaincu d'avoir trahi, donné à l'ennemi des avis ou éveils contraires aux intérêts de la patrie, je vous prie de lui faire casser la tête sur-le-champ. Si, au contraire, il était prouvé que le sieur Cugnet s'était restreint et n'avait pas mésusé de l'ordre que le général Murray lui donna en le chargeant de la police des Français, il ne pourrait être puni, parce que la création et l'établissement de cet emploi étaient fondés sur les droits du vainqueur. Mais, en ce cas, vous voudrez bien le faire garder toujours à bord d'une des frégates, car l'intendant fera de plus amples informations.» Déjà, le 4 mai, une première lettre du gouverneur insinuait l'incrimination en ces termes : « J'ai l'honneur, M. de Lévis, de vous recommander le sieur Cugnet — c'est-à-dire Thomas-Marie, conseiller, siégeant à Montréal depuis la prise de Québec — qui aura l'honneur de vous remettre cette lettre. Il va près de Québec, où il pourrait être nécessaire aux intérêts de son frère, de qui je vous ai parlé avant votre départ. Comme je m'intéresse beaucoup au premier et à sa famille, je vous serai très obligé de vouloir bien le favoriser et avoir égard aux représentations qu'il pourra être dans le cas de vous faire, concernant son frère.»
M. Cugnet fut remis en liberté par les autorités françaises, ou bien il réussit à s'échapper de sa prison. M. Philéas Gagnon affirme que « dans un petit cahier de notes manuscrites, l'on voit figurer, en 1765, le nom d'un Nicolas Cugnet, messager du Conseil, comme retirant une pension du gouvernement, à titre de services rendus.» Ce Nicolas ne peut être que Jean-Baptiste.
Source : Louis LE JEUNE, «Jean-Baptiste Cugnet», dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. I, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931, 862p., pp. 454-455. |
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Claude Bélanger, Marianopolis College |