Quebec History Marianopolis College


Date Published:
Juillet 2006

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

James Johnstone

 

JOHNSTONE (James) (1720-1800), enseigne, lieutenant, aide de camp, interprète, auteur de Mémoires, chevalier de Saint-Louis.

 

Né en Ecosse vers 1720, il descendait de la maison de Johnstone, marquis d'Annan­dale, pair d'Ecosse et héritier du titre au décès de son frère aîné. Il était fils unique de James, marchand d'Edimbourg. Sa soeur Cecilia épousa lord Rollo, près de Berth. A 25 ans, il se jeta, malgré son père, dans le camp du Prince Prétendant, Charles-Edouard, héritier des Stuarts et en rébellion contre le roi George d'Angleterre, en 1745. Johnstone s'attacha comme aide de camp à lord George Murray, commandant des troupes. Ainsi il se battit à Preston Pans, à Falkirk, à Gladsmuir et prit part aux engagements qui suivirent jusqu'au désastre de Culloden (27 avril 1746). Il avait le grade de capi­taine.

 

Echappé à l'échafaud par la fuite, en pas­sant par toutes sortes de vicissitudes, il parvint au bout d'un an à gagner le continent et à atteindre la France. Sans nulles ressour­ces, il prit du service sous les drapeaux et fut dirigé sur Louisbourg, muni du brevet d'enseigne en pied. M. de Puisieux le décida à partir sur l'assurance qu'il serait promu capitaine : et il prit la mer en 1750. Dès le débarquement, dans une promenade sur les remparts, il infligea une volée de coups au capitaine de son navire, en retour de ses mauvais traitements à l'égard des passagers : le major Loppinot se tint à distance laissant faire jusqu'au bout. Johnstone évita dans la suite de se mêler aux querelles entre offi­ciers, occupé à cultiver son jardin, à pêcher la truite, à lire ses bouquins.

 

Le 1er avril 1754, on lui décerna la commission de lieutenant et le salaire d'un interprète du roi, la double solde égalant celle d'un capitaine. Après la prise de Louisbourg en 1758, il réussit à se sauver, à passer en Acadie et au Canada. Il y devint aide de camp de Lévis, puis de Montcalm jusqu'à sa mort, et de nouveau de Lévis. Comme ingénieur, il se chargea de tracer et de conduire les travaux de retranchement de la gauche de l'armée : ce fut à la redoute et à la bat­terie qu'il avait faites que les Anglais opé­rèrent leur descente, le 31 juillet 1759, et où ils furent repoussés. Il traduisait en français tous les papiers anglais, ainsi que les dépositions des prisonniers et des déserteurs. C'est lui enfin qui fit la dernière résistance à l'Ile-aux-Noix; mais en l'abandonnant, il en sauva la garnison par une heureuse évasion.

 

En 1760, lorsqu'il retourna en France avec les troupes du Canada, M. Berryer lui accor­da une pension de 300 livres sur le Trésor royal. En 1761, on le réforma avec les Cana­diens, moyennant 600 livres de retraite sur les fonds des Colonies; le duc de Choiseul les convertit en pension et le duc de Praslin porta le montant à 900 livres. Il écrivit ses Mémoires en français qui parurent en anglais à Aberdeen en 1870-71. La Campagne de Louisbourg et les Dialogues ont été publiés en 1867 par la Société Littéraire et Histo­rique de Québec.

 

Source : Louis LE JEUNE, «James Johnstone», dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. I, Ottawa, Université d’Ottawa, 1931,  862p., pp. 837.

 
© 2006 Claude Bélanger, Marianopolis College