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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia
Ernest T étreauAvocat
Né à Saint-Jude [le 21 mai 1871], du mariage de Ernest [Ducharme dit] Tétreau, notaire et registrateur du comté de Bagot, et de Délia Gauthier, fille de Norbert Gauthier, notaire dont les ancêtres maternels, acadiens, furent victimes du Grand Dérangement. Il commença ses études au Collège de St-Hyacinthe et les termina chez les Messieurs de St-Sulpice ; bachelier ès-lettres. Fit son Droit à l'Université Laval de Montréal; bachelier en loi. Avocat [fit sa cléricature auprès de Raoul Dandurand et de Louis-Philippe Brodeur et fut admis au Barreau le 30 juillet 1895], Conseil du Roi [1924], Chevalier de la Légion d'Honneur (1927).
Fut 10 ans, l'un des aviseurs de la corporation de Montréal. Représenta le quartier St-Denis, au Conseil de Ville de la Métropole, et le comté de Dorion (Montréal), à la Législature provinciale. Délégué par la cité de Montréal aux obsèques du roi Édouard VII.
Favorisa considérablement l'accès des ouvriers à la mairie et à l'échevinat, en leur obtenant l'abolition de la qualification foncière pour les charges de maire et d'échevin de Montréal, mesure réclamée pendant trente ans.
En 1910, une enquête conduite par lui révéla qu'à l'hôtel-de-ville de Montréal, la langue française était bel et bien reléguée au second plan. Il protesta vigoureusement contre l'oubli des droits de notre langue, il indiqua les services municipaux où le français n'était plus en usage, et ne cessa de réclamer tant que notre parler ne fut pas remis à sa place d'honneur.
Plus tard, les compagnies de télégraphe de notre ville décidèrent de ne plus accepter, la nuit, les lettres-télégrammes rédigées en français. Il souleva un nouveau débat au Conseil de Ville, l'opinion publique s'en émut, et les compagnies d'utilité publique ne tardèrent pas à mettre sur un pied d'égalité, le français et l'anglais.
[Fut élu député libéral indépendant pour Montréal-Dorion en 1923 ; siégea jusqu'en 1927] Prit l'initiative à la Chambre des députés à Québec, de faire décréter "Jour férié" le 24 juin, fête nationale des Canadiens-français. Cette mesure, sourdement combattue en certains quartiers, devait, dans l'esprit de son auteur, rappeler sans cesse à nos concitoyens d'origine étrangère, que sur ce coin de terre du Québec, notre nationalité est chez elle, dans sa chère petite patrie, et que c'est son privilège d'y consacrer, chaque année, un jour entier, au souvenir de son glorieux passé et à l'élaboration des idées qui assureront le maintien de ses traditions françaises et catholiques. Cette législation, sanctionnée le 19 mars 1925, était attendue depuis un demi-siècle.
Le 18 mars 1926, il présenta à Québec. un projet de loi à l'effet de rendre plus efficace la Loi Lavergne, en obligeant toutes les Compagnies d'utilité publique de notre province à ne fournir à la population que des formules bilingues.
Le 12 mars 1929, la médaille d'or de l'Union Nationale Française lui était décernée pour services rendus à cette société et à la colonie française. Fut l'un des secrétaires du Comité pour le relèvement du franc. Le 11 mai 1931, la grande médaille en vermeil de l'Alliance Française de Paris, lui était remise par le Consul Général de France à Montréal, en reconnaissance de son dévouement à la cause française. [Fut président de l'Alliance française de Montréal de 1934 à 1953]
Secrétaire de la section canadienne de la Soc. d'entraide de la Légion d'Honneur; trésorier du comité du monument élevé, le 14 juillet 1931, aux Français de Montréal, et aux volontaires canadiens de l'armée française, tombés durant la grande guerre, ancien président du Club Laval-sur-le-Lac : ancien membre du conseil général de la Société St-Jean-Baptiste de Montréal; président des membres honoraires de l'Union Nationale Française; président du Comité de la Pensée française, de la société St-Jean-Baptiste. Jusqu'à maintenant, les activités de ce Comité ont consisté à aider au salut de la langue française dans les écoles de la Saskatchewan et à vulgariser les connaissances historiques parmi les nôtres en donnant, chaque semaine, à la radio, une causerie sur les "Grandes figures de notre histoire". [Co-fondateur de la Fédération des Ouvres de charité canadiennes-françaises]
A épousé, en premières noces [le 17 septembre 1895] Berthe Gaudet, fille du docteur M[ichel]-H.-E. Gaudet [et de Léocadie Marteau] et, en 1911 [11 juillet], Blanche Viau, fille de feu C[harles]-T[héodore] Viau, grand industriel et fondateur de Viauville [en particulier de la Compagnie de biscuits Viau] [et d'Émilie Deguise]. En politique : indépendant. Résidence : 246, Chemin Ste-Catherine, Outremont. [Décès le 20 juillet 1957]
Source : Raphaël OUIMET, éd., Biographies canadiennes françaises , treizième édition, Montréal, 1937, 461p., p. 321. Le texte a été reformaté et les erreurs typographiques ont été corrigées.
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Claude Bélanger, Marianopolis College |