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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia
Édouard-Z. [E.Z.] MassicotteArchiviste de la Cour Supérieure du district de Montréal
Fils d'Édouard Massicotte, qui tint pendant plus de quarante ans un commerce de chaussures, rue Notre-Dame, paroisse Ste-Cunégonde, et d'Adèle Bertrand, Edouard-Z. Massicotte, l'archiviste, annaliste et folkloriste de Montréal bien connu est né dans la métropole, le 24 décembre 1867. Du côté paternel, il est issu d'une famille dont l'ancêtre vécut à Batiscan dès le dix-septième siècle. Par sa mère, il se rattache à ce colon Bertrand qui s'établit lors de la Cession dans la région des Deux-Montagnes.
Élève du Collège Ste-Marie, il débutait dès 1886 dans le journalisme, à l'Étendard. En 1890, il s'inscrivait à la faculté de droit. Admis au Barreau en 1895, il exerça sa profession en société avec Camille Piché, plus tard juge aux sessions de la paix à Montréal. Il prenait, en 1899, la direction du Monde illustré, passait en 1903 au Samedi , qu'il ne quitta qu'en 1910. L'année suivante, Sir Lomer Gouin lui confiait le poste de chef des archives du Palais de justice de Montréal.
Membre de la première École littéraire de Montréal (1895), de la Société de folklore de la province de Québec, il fait partie de la Société historique de Montréal, de la Société d'Archéologie et de Numismatique, de la Commission des Monuments historiques de la province de Québec. Il est membre à vie de la Société St-Jean-Baptiste et président du comité de révision du dictionnaire de Mgr Tanguay.
Il a épousé en 1899, Alice Godin, fille de J.-P. Godin, marchand aux Trois-Rivières. De leur union sont nés un fils, Jean-Maurice, professeur de dessin sous la commission scolaire de Montréal, et une fille, Suzanne. L'unique frère de celui qui fait le sujet de cette page, Edmond-J.Massicotte, décédé il y a quelques années, a laissé une remarquable galerie de scènes de moeurs canadiennes, que l'on a pu appeler le "musée de nos traditions familiales."
Travailleur acharné, Édouard-Z. Massicotte a produit une oeuvre écrite considérable et il serait impossible de citer ici tous les journaux et revues auxquels il a collaborés. Il a abordé les sujets les plus divers qui vont de la botanique à l'art héraldique, de la technique de l'athlétisme à l'histoire du droit, de la topographie au folklore, de la généalogie à l'histoire des moeurs.
Nous ne saurions fournir ici une liste complète des ouvrages qu'il a signés. Mentionnons les principaux : Monographie de plantes canadiennes (1899), Cent fleurs de mon herbier (1906), La famille Massicotte (1904), La famille Descary (1910), La famille Lemieux (1923), Athlètes canadiens français, Armorial du Canada français (en collaboration avec M. Régis Roy) 1915 et 1918, Dollard et ses compagnons, (1920). Faits curieux de l'histoire de Montréal, (1922), Les Chirurgiens et Médecins de Montréal sous le régime français, (1922), Arrêts, édits, ordonnances et règlements sous le régime français, Anecdotes canadiennes, 4 séries.
Dans les Mémoires de la Société Royale, ont paru : « Les colons de Montréal, 1642-1667 » (repris dans le Bulletin des Recherches historiques de 1913), les « Actes des trois premiers tabellions de Montréal », 1915; « les tribunaux et officiers de justice à Montréal, 1648-1760 », (1916) ; « les Premières concessions de terre à Montréal, 1648-1665 », 1917; « Le recensement de Montréal en 1741 », (1921) ; une « Noce populaire il y a cinquante ans », ( 1923); « la Ceinture fléchée, chef-d'oeuvre de l'industrie domestique au Canada »; « Auberges et cabarets d'autrefois », 1926; « Hôtelleries, clubs et cafés », 1928; « les Spectacles à Montréal, de 1760 à 1800 », (1932) ; « Mémento montréalais sous le régime français », 1933.
Depuis 1912, M. Massicotte a concentré la majeure partie de sa production historique dans l'organe des Archives de la province, le Bulletin des Recherches historiques.
En outre de sa tâche quotidienne d'administrateur, il emploie la plus forte partie de ses loisirs à l'analyse des documents susceptibles d'évoquer la vie de nos ancêtres sous le régime français. Ainsi il a établi, nom par nom, ceux qui constituèrent notre ville, au premier quart de siècle de son existence. Il a inventorié, répertorié et annoté les ordonnances administratives qui les régissaient. Il s'est constitué une âme d'autrefois. Il vit de la vie d'un autre siècle.
Dans sa revue de la production historique canadienne pour le cinquantenaire de la Société Royale, M. Aegidius Fauteux disait :
On doit encore à M. Massicotte la création des soirées de folklore canadien-français qui eurent un tel succès aux alentours de 1920, à Montréal et dans nos divers centres.
Enfin, l'initiateur des grandes parades de la Saint-Jean-Baptiste, est l'auteur du projet des plans d'ensemble et des thèmes des processions qui se sont tenues à Montréal pendant neuf années (1924-1932) avec un succès sans parallèle dans notre passé, et il n'est pas ambitieux de dire, peut-être, sur tout le continent
Source : Raphaël OUIMET, éd., Biographies canadiennes françaises, treizième édition, Montréal, 1937, 461p., p. 401. Le texte a été reformaté et les erreurs typographiques ont été corrigées. Sur la contribution de Massicotte à la connaissance des arts populaires du Québec, on pourra consulter le site du professeur Robert Derome à l'Université du Québec. Ce site donne une bibliographie très complète des écrits de Massicotte. On peut télécharger à partir de la Bibliothèque nationale du Québec , neuf écrits de Massicotte.
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Claude Bélanger, Marianopolis College |