Date Published:
2004

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

Charles-Arthur Roy

Président de la Banque Provinciale du Canada

Charles-Arthur Roy, président de la Banque Provinciale du Canada, est né à Saint-Rémi, comté de Napierville, Québec, le 25 septembre, 1885; il est fils de Amable Roy et de Odile (Toupin) Roy.

Dans sa jeunesse, il fréquenta le Collège commercial de Saint-Rémi, dirigé par les Clercs de Saint-Viateur; la discipline y était sévère et les études solides. Il y apprit les rudiments du commerce, l'amour de l'ordre et du travail. Il fut diplômé en 1900, à l'âge de 15 ans.

Sorti depuis à peine dix jours du Collège, il entra à l'emploi d'un important magasin à rayons de son village, en qualité de caissier et comptable. Ses fonctions exigeaient un travail continu de 7½ heures A.M., jusqu'à 10 heures, et certains jours jusqu'à 11 heures P.M., bien que le salaire fût minime. Après cinq ans, il quitta ce poste où il s'était initié à la technique du commerce rural.

En 1906, M. Roy entra au bureau principal de la Banque Provinciale du Canada, en qualité de commis junior. Malgré l'expérience des affaires qu'il avait déjà acquise, il consentit à travailler sans rémunération pendant trois mois. Son ambition étant d'avancer, il s'appliquait à bien remplir ses nouvelles fonctions, toujours prêt à faire du travail supplémentaire quand ses supérieurs lui en faisaient la demande. Il franchit rapidement les stages inférieurs, fut bientôt payeur et comptable. En 1906, on lui confia une succursale dans la vallée de la Matapédia, près du Nouveau-Brunswick, où se faisait un important commerce de bois. Ses fonctions lui laissant quelques loisirs, il trouva le moyen de se familiariser avec bien des questions légales en étudiant pendant plusieurs heures, chaque jour, au bureau d'un notaire dont l'étude était contiguë au bureau de la Banque. Cette formation devait lui être précieuse au cour de sa carrière.

Il fut rappelé à Montréal en 1909, pour être nommé gérant d'une succursale. Après un stage d'un an à ce nouveau poste, il réalisa l'importance d'études plus étendues et s'imposa alors la tâche de suivre des cours privés après le travail de bureau. Ses supérieurs, satisfaits de l'impulsion qu'il avait donnée à la succursale qu'on lui avait confiée, le nommèrent assistant-inspecteur au bureau-chef de la Banque en 1913, puis secrétaire en 1914. En 1915 et 1916, on le trouve au poste de gérant du Bureau Principal à Montréal; de 1917 à 1925, il remplit les fonctions de Chef du Bureau des Crédits et des affaires contentieuses,

En 1925, M. Roy fut promu assistant du gérant général; en 1927, il fut choisi comme gérant général, élu directeur en 1923, et en 1935, ses collègues le choisirent comme premier vice-président. Après le décès du Président, M. S.-J.-B. Rolland, le Conseil d'Administration, vu sa longue expérience et l'administration prudente et efficace de M. Roy, comme gérant général pendant les années difficiles de la crise économique, l'élirent à la présidence de la Banque, en janvier 1936.

Son ascension est le fruit de sa ténacité, de son jugement sain, de son esprit de travail, de sa persévérance.

Travailleur inlassable, il se repose d'un genre de travail par un autre, utilisant ses nombreux voyages pour observer et se renseigner sur les conditions économiques et les développements d'importance générale.

M. Roy a souvent refusé d'étendre ses activités en dehors de la Banque. Il est cependant directeur de la Compagnie d'Assurance "La Sauvegarde", Fiduciaire canadien de la "Guardian Assurance Company Limited of London", Angleterre, administrateur de l'Hôpital Notre-Dame, membre de la Chambre de Commerce et du "Montreal Board of Trade". Il est aussi membre du "Canadian Club" et du "Montreal Club". Très fervent des sports pendant de nombreuses années, il s'en est désintéressé depuis sept ou huit ans pour aller se reposer de temps en temps à sa maison de campagne dans les Laurentides. Marié en 1907; il est père d'une nombreuse famille. Résidence : 3434, rue Stanley, Montréal, P. Q.

Source : Raphaël OUIMET, éd., Biographies canadiennes françaises, treizième édition, Montréal, 1937, 461p., p. 133. Le texte a été reformaté et les erreurs typographiques ont été corrigées.