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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia
Capitaine ou Chef indien
CAPITAINE ou CHEF, mot qui sert, chez les Indiens, à l'origine de la colonie et de nos jours, à désigner le représentant de l'autorité publique de la nation, de la tribu, du village ou campement.
Il préside aux affaires civiles, aux conseils privés ou publics, aux réunions et au commandement des guerriers. La dignité est accordée au talent, à la valeur, au mérite personnel. Il y a souvent un capitaine en second qui est chargé de la grande fête des morts; un autre qui organise les voyages de trafic. Tous n'ont d'autre faculté de se faire obéir que l'estime et la persuasion. Encore ce moyen n'est-il pas toujours efficace, car « dans chaque nation chaque bourgade, dans chaque bourgade chaque famille, dans chaque famille chaque individu se considère comme libre d'agir à sa guise, sans avoir jamais de compte à rendre à personne ».
Les chefs ne jouissent de quelque pouvoir sinon à la chasse et à la guerre, où d'ailleurs ils ne sont suivis que par ceux qui le veulent bien. Les graves intérêts du village se discutent dans le Conseil, composé du capitaine et des anciens; on y convoque aussi le Missionnaire, de nos jours. Ceux de la tribu se débattent dans une assemblée générale de délégués. On se réunit dans la cabane du capitaine qui a lancé la convocation. Chacun parle à son tour, aussi longtemps qu'il veut, sans être jamais interrompu. Chaque tribu a son orateur. Le discours achevé, les auditeurs approuvent ou non. Puis on prend le vote, qui est acquis à la pluralité des suffrages, chacun conservant encore la liberté de se soumettre ou non aux décisions finales.
Source : LE JEUNE, L., « Capitaine ou chef », dans Dictionnaire Général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mours, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. 1, Ottawa, Université d'Ottawa, 1931, 862p., pp. 301-302.
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Claude Bélanger, Marianopolis College |