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L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia
L'honorable Alfred ForestJuge de la Cour Supérieure de Montréal
L'Hon. A. Forest, juge de la Cour Supérieure pour la prov. de Québec, naquit à Rawdon, comté de Montcalm le 8 juin 1882, du mariage de Urgel Forest, cultivateur, et de Éliza Mousseau, son épouse, fille de Louis Mousseau. Il est le neveu de l'Hon. Alfred Mousseau, ancien Premier Ministre de la prov. de Québec, et plus tard, juge de la Cour Supérieure à Montréal. Il fit ses humanités au Collège de Joliette, sa philosophie au Sémin. de Montréal et ses études légales à l'Univ. Laval, où il fut admis avec grande distinction à l'exercice de la profession d'avocat en 1908, après avoir fait sa cléricature dans l'étude de feu l'honorable P.-G. Martineau. Il entra alors en société avec Sir Pierre-Évariste Leblanc, ancien Lieut.-Gouverneur de la prov. de Québec, et Mtre Edmond Brossard, C. R. En 1918, quelques mois après la mort de Sir P.-E. Leblanc, il devint membre sénior de la société légale Forest, Lalonde, Coffin et Rivard. Durant la guerre mondiale, M. Forest fut nommé par le gouvernement fédéral, juge des exemptions, sous la juridiction de Sir William L. Duff, juge en chef de la Cour Suprême.
En 1921, et en 1926, il fut candidat conservateur au fédéral, dans les comtés unis, Montcalm et L'Assomption, mais il subit le sort malheureux de tous les conservateurs qui se présentèrent alors dans la province de Québec, et fut en conséquence défait, non sans avoir toutefois livré à ses adversaires, une lutte retentissante. En 1923, le Très Hon. Arthur Meighen, ex-Premier Ministre de la Puissance du Canada ayant fait le tour de la province dans un but purement politique, choisit M. Alfred Forest, comme son principal lieutenant pour le district de Montréal.
En 1924, M. Forest eut l'honneur de représenter officiellement le Barreau, au congrès de l'Association du Barreau Canadien tenu à Londres et à Paris. De 1924 à 1926, il fit partie du Conseil Général du Barreau de la prov. de Québec, et il est membre de la "Canadian Bar Association", depuis l'époque de sa fondation, par Sir James Aikins, en 1917. I1 est Conseil du Roi, depuis 1927. La carrière légale de l'Hon. juge Forest a été fructueuse sous tous rapports. Durant un quart de siècle en effet, il exerça sa profession d'avocat avec grand succès. Il a plaidé devant toutes les cours de justice du pays et jusqu'au Conseil Privé, en Angleterre, où il alla notamment diriger le fameux procès de Labrèche contre le Grand-Tronc. Nommé juge de la Cour Supérieure à Montréal, le 24 février 1934, assermenté le 16 mars, il a siégé pour la première fois le 19 mars 1934.
Bien qu'élevé à la Magistrature, digne couronnement d'une carrière aussi bien remplie, l'Hon. juge Forest a conservé cette modestie qui l'a toujours distingué.. Voué à la lourde tâche qui lui incombe, il l'accomplit sans ostentation, avec conscience et sincérité, mettant à contribution dans l'accomplissement de ses devoirs, la science légale et le jugement solide qu'il possède à un haut degré. L'honorable juge Alfred Forest s'est toujours intéressé à la politique de son pays, depuis tantôt vingt-cinq ans. En 1927, il fut l'un des principaux organisateurs de l'immense convention conservatrice tenue à Winnipeg, et à laquelle le Très Hon. R. B. Bennett, fut choisi chef du parti. Il fit autrefois partie du Comité de l'administration de la justice, dans le district de Montréal. Il a également été le président du comité légal de l'Association Conservatrice de Montréal. Il est directeur du Conservatoire National de Musique et membre du Cercle Universitaire, de l'Alliance Française, du club Interallié de Paris, du club Confédération, de l'Ass. Conservatrice et de la Ligue des Propriétaires de Montréal. Il a beaucoup voyagé et parcouru plusieurs fois la France, l'Angleterre, la Belgique, la Suisse, l'Italie et l'Allemagne. Il a également visité les principaux centres canadiens et américains. Grand amateur d'art, il possède plusieurs collections d'ouvres artistiques d'une réelle valeur. Ses récréations favorites sont : l'étude, la. promenade, le voyage et la lecture.
Septième fils d'une famille de onze garçons et de six filles, il épousa en 1913, à Montréal, Hélène Jondreville, originaire de Vise, France. Sa famille se compose de deux enfants adoptifs : Paula et Mario Forest. Domicile : 7331, Ouest, rite Sherbrooke, Montréal.
Source : Raphaël OUIMET, éd., Biographies canadiennes françaises, treizième édition, Montréal, 1937, 461p., p. 337. Le texte a été reformaté et les erreurs typographiques ont été corrigées.
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Claude Bélanger, Marianopolis College |