Quebec History Marianopolis College


Date Published:
2004

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Alfred-Édouard de la Chevrotière

Arpenteur-géomètre

 

Alfred-Édouard de Chavigny de la Chevrotière, arpenteur-géomètre de réputation très étendue, naquit à Saint-Patrice de Tingwick, le 20 juillet 1882. Son père, Alfred de Chavigny de la Chevrotière est médecin, et sa mère, Marguerite Lair, est la fille de Jacques Clément Lair, ancien général français et chevalier de la Légion d'honneur, émigré au Canada avec sa famille après la guerre de 1870.

 

La famille de Chavigny de la Chevrotière, de noblesse très lointaine, est une des plus anciennes du Canada français. Un de ses ancêtres, François de Chavigny, vint en effet s'établir au Canada en 1641, sur les exhortations de Madame de La Peltrie, fondatrice laïque des Ursulines de Québec.

 

Édouard de la Chevrotière dont nous esquissons ci-après l'intéressante biographie est l'aîné de la huitième génération de cette grande famille. Ses vénérables père et mère, qui tous deux sont octogénaires, jouissent encore d'une bonne santé. Dès son jeune âge, Édouard fréquenta l'école à Lotbinière, où son père exerçait la profession de médecin. À onze ans, il commençait son. cours classique au Séminaire de Québec. Au terme de ses études, il opta pour la profession d'ingénieur civil. En 1904, il eut l'avantage d'être nommé assistant de l'ingénieur en charge d'un parti pour le tracé du chemin de fer Transcontinental, fonction qu'il remplit incessamment jusqu'en 1906. En mars de cette même année, il quittait son emploi pour aller faire un voyage d'études en Europe.

 

Au cours de son séjour à l'étranger, il visita la France, l'Italie, la Suisse, la Belgique et l'Angleterre où il puisa des connaissances précieuses en rapport avec la construction des ponts, des barrages et des chemins de fer.

 

De retour au pays en avril 1907, il s'inscrivit comme étudiant en arpentage devant la Corporation des Arpenteurs-Géomètres et il passa ses examens pour l'admission à l'étude. Quelque temps après, il se dirigeait vers l'ouest canadien où il travailla pendant deux ans comme assistant arpenteur, dans le nord de la Saskatchewan. Revenu à Montréal en 1909, il reprit ses cours de génie civil à l'École Polytechnique, et après de sérieuses études suivies de brillants examens, il était licencié, avec grande distinction, en 1911, ingénieur et arpenteur.

 

M. de la Chevrotière retourna alors dans l'ouest, y séjourna durant huit mois, puis revint finalement dans sa province qu'il n'a plus quittée depuis. Autorité reconnue en matière d'arpentage, il a dirigé des travaux de très grande importance dans toutes les parties de la province de Québec et particulièrement dans la région de l'Abitibi et du Témiscamingue. M. de la Chevrotière exerce sa profession à Ville-Marie depuis vingt ans. Au cours de sa longue carrière, il a fait de multiples expéditions pour le compte du Ministère des Terres et Forêts, à travers l'Abitibi, le Témiscamingue, la Baie des Chaleurs et tout le nord de Montréal. En 1931, il fut nommé par le Ministère de l'Agriculture, Instructeur en Drainage.

 

Intéressé tout d'abord à sa profession qui requiert pratiquement tous ses moments il ne peut s'occuper de politique. Il fut durant plusieurs années, membre du Conseil échevinal de Ville-Marie. Il est Chevalier de Colomb. Il possède de gros intérêts dans certaines compagnies minières et d'électricité.

 

Compatissant pour les déshérités, il contribue généreusement au soulagement de ceux qui souffrent, moralement comme physiquement. L'hôpital de Ville-Marie est l'objet particulier de toute son attention. Les quelques récréations qu'il peut prendre, il les emploie à faire de la natation, du canotage en été, et de la raquette en hiver.

 

Le 14 février 1914, il épousa Marie-Emma Frigon, fille de J.-Alphée Frigon. Sa petite famille se compose de deux enfants, Marie et Jacques. En politique, libéral. Domicile et étude : Ville-Marie, Témiscamingue, P. Q.

 

Source : Raphaël OUIMET, éd., Biographies canadiennes françaises, treizième édition, Montréal, 1937, 461p., p. 91. Le texte a été reformaté et les erreurs typographiques ont été corrigées.

 

 

 

 
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