Quebec History Marianopolis College


Date Published:
December 2004

L’Encyclopédie de l’histoire du Québec / The Quebec History Encyclopedia

 

Agniers (Mohawks)

 

 

AGNIERS ( Mohawks en anglais, Maquas ou Maquois en hollandais), forment l'une des tribus de la Confédération iroquoise ou des Cinq-Cantons [Cinq-Nations].

 

La tribu habitait la vallée de la rivière Mohawk, tributaire principale du fleuve Hudson; leur territoire s'étendait au Nord vers le lac Champlain et le Saint-Laurent, au Sud jusqu'au cours oriental de la Susquehana, à l'Est au territoire des Mohicans. (V. Handbook of Ind. of Can.). Le canton comptait trois bourgades ou villages : Ossernenon, appelé Sainte-Trinité par le Père Jogues, et Saint-Pierre (1673), entouré d'une haute et triple palissade : Andagaron , Tionnontogen, et l'on mentionne une quatrième, Ossaragué. Ils se répartissaient en trois clans ou partis : l'Ours, le Loup, la Tortue, les deux derniers se fusionnaient dans les assemblées consultatives . Chaque clan élisait trois représentants aux réunions fédérales. Présomptueux, audacieux, cruels, les Agniers furent souvent la terreur des autres indigènes et les plus hostiles aux Français, les plus rebelles à toute proposition de paix.

 

En 1603, Champlain entend les Sauvages à Tadoussac raconter leurs cruautés et désigner leur habitat. Le 30 juillet 1609, rendu sur les frontières de leur territoire, il engage un combat contre 200 guerriers environ. Vers 1614, les Hollandais d'Orange et de Corlaer échangent leurs fusils pour des fourrures : c'est l'aveu même du capitaine Hendricksen, dans son rapport officiel aux Etats-Généraux, le 18 août 1616. En 1626, un groupe de Flamands, suivis de Mohicans, marchent contre les Agniers qui tuent leur commandant et trois hommes. En 1641, le grand chef des Hurons, Ahatsistari, avec 50 des siens, taille en pièces 300 Agniers et leur reprend les prisonniers. En 1642, revanche de l'ennemi qui s'empare de plusieurs Hurons, du Père Jogues et de deux Français, qui sont mis à la torture. En 1645, M. de Montmagny signe un traité de paix avec le Canton des Agniers. En 1650, on évalue leur population à 5.000 âmes environ. Au printemps de 1653, ils viennent investir le fort des Trois-Rivières, tuant plusieurs laboureurs et enfants; en novembre, ils simulent une trêve et demandent un missionnaire parmi eux. En 1655, leur déloyauté détermine une scission avec les autres cantons qui se rapprochèrent des Français; ils refusaient d'ailleurs de traiter de paix avec les nations alliées. En 1656, ils forment le dessein d'exterminer les Hurons réfugiés à l'île d'Orléans : le 26 mai, ils tuent ou capturent 71 personnes. L'année suivante, ils font un suprême effort pour attirer chez eux le reste de Hurons et ils envoient un parti de guerre contre les Sauvages de Tadoussac et un second contre les Outaouas. De 1660 à 1665, mêmes déprédations, même soif de carnage, même refus de la paix. Il était temps de les ruiner : le régiment de Carignan vint accomplir cette couvre d'assainissement, en 1666.

 

Mis à la raison et tremblants de frayeur, leurs ambassadeurs emmenèrent, en juillet 1667, les missionnaires Jésuites Frémont, Pierron et Bruyas, qui fondent chez eux la mission Sainte-Marie. Leurs six villages sont décimés par l'ivrognerie : les chefs présentent au gouverneur de Manhatte une supplique qui le décide à prohiber la vente des spiritueux. En 1670, la mission des Martyrs devint florissante. Sept ans après, ils habitent encore cinq bourgades.

 

Très réduits en nombre au siècle suivant, ils secondent les Anglais de leur valeur, sous les ordres de sir William Johnson. Plus tard, ils restent loyaux à la Couronne durant la Guerre de l'Indépendance. En 1784, ils signent au traité de Stanwix; en 1789, à celui de fort Harmar, de Konandaïgua en 1794 et d'Albany en 1797. Émigrés au Canada, ils s'établirent sur la Grande-Rivière.

 

 

Source  : LE JEUNE, L., « Agniers (Mohawks) », dans Dictionnaire Général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mours, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. 1, Ottawa, Université d'Ottawa, 1931, 862p., pp. 27-28.

 

 

 

 
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