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Ce qua dit Yves Michaud : troisième partie : Devant la Commission des États-Généraux de la langue [Note de léditeur : Lors de sa comparution devant la Commission sur la langue, le 13 décembre, 2000, Yves Michaud abandonna son texte préparé pour faire les remarques suivantes, alors que les représentants de la BNai Brith attendaient leur tour pour faire leurs commentaires :] « Le chanoine Groulx nous invitait « à posséder comme les Juifs leur âpre volonté de survivance, leur invincible esprit de solidarité, leur impérissable armature morale ». Et l'historien donnait l'exemple du peuple juif comme modèle à suivre pour que les Québécois affirment leur propre identité nationale et assument pleinement l'héritage de leur histoire. Ce chanoine Groulx, qui est un des maîtres à penser de deux générations de Québécois et dont on a voulu débaptiser la station Lionel-Groulx il y a quelques années, sans doute pour la remplacer par la station Mordecai Richler, le boulevard René-Lévesque par le boulevard, sans doute, Ariel Sharon, la place Jacques-Cartier par la place Galganov, et ainsi de suite. C'est un peu satyrique, c'est en boutade un peu que je dis cela, mais je pense qu'il en est qui exagèrent et qui poussent le bouchon un peu trop loin. Des immigrants, nous en voulons. Oui, le plus possible et poussant jusqu'à la limite nos capacités d'accueil. Des immigrants qui seront non seulement des ayants droit mais des ayants devoir aussi à l'égard de l'une des sociétés les plus généreuses du monde qui les accueille à bras et portefeuille ouverts, des immigrants ayants devoir, c'est-à-dire comprenant et parlant notre langue, ouverts à notre culture, à notre façon de travailler, d'entreprendre, d'interpréter le monde en français et de nous accompagner sur le chemin qui mène à la maîtrise de tous les outils de notre développement. (...) Là, il y a un vote ethnique contre la souveraineté du peuple québécois. Si nous ne faisons pas en sorte d'intégrer nos immigrants et de les assimiler, eh bien, nous entrerons sur la pente de la louisianisation, de la folklorisation de notre société. » Source : La Presse, le 19 décembre, 2000, p. A 15. |