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Documents of Québec History / Documents de l'histoire du Québec
Women's Right to Vote in QuebecLe droit de vote des femmes du Québec
Troisième article
[Série de 10 articles du Montreal Herald sur le droit de vote des femmes (17 février 1930 au 27 février 1930). Ces articles furent publiés par le journal en anglais et en français.] [English version of the article] C’est avec l’impression qu’il faut quelquefois être brutal pour rendre service et proclamer la vérité que le Herald en novembre dernier commença la publication d’une série d’articles admis comme étant assez brutaux, accompagnés d’une série de caricatures illustrant nous l’admettons de façon brutale, les lois affectant les femmes telles que contenues dans le code civil.
Ces articles et ces caricatures ont été imprimés dans le but de forcer l’attention publique à s’occuper de la question vitale du présent statut de la femme du Québec.
Que l’on dise ce que l’on voudra de ces articles ils ont décidément atteint ce but.
Depuis le commencement de décembre, les articles du Herald intitulé [sic] « Nos femmes sont-elles des personnes, » ont été commentés et attaqués directement. On a critiqué les articles en question pour leur brutalité. On les a accusé d’être sacrilèges. Un notaire public indigné, dans une lettre véhémente, adressée à diverses [sic] rédacteurs, s’est déclaré choqué. Un juriste distingué, qui devrait être mieux informé, a attaqué le Herald à titre de journal anglo-saxon, — qu’est-ce que cela peut avoir à faire avec la question du status [sic] de la femme de Québec, nous ne le voyons pas très bien. On a vu même une brave vielle [sic] dame de la rue St Antoine négliger son tricot pour nous adresser la lettre plutôt confuse dans laquelle elle dit ceci :
Certes La Gazette n’a pas mentionné le Herald dans ces commentaires, La Gazette est convaincue qu’il n’y a qu’un journal, dans Montréal et que ce journal est édité le matin au profit des gens qui peuvent se permettre le luxe de dépenser cinq sous tous les matins pour acheter ce journal, mais comme aucun autre journal de Montréal n’est coupable du crime d’avoir caricaturé les « faiblesses possibles » il est assez facile de savoir contre qui le coup est porté.
Les vaisseaux de guerres opèrent généralement de nos jours, derrière une masse de fumée. Les politiciens réactionnaires, et les rédacteurs réactionnaires ont eu recours à ce truc bien avant les amiraux. La fumée épaisse des longs mots lourds des vapeurs pompeuses des platitudes, ont constitués [sic] les moyens dont on se sert depuis plusieurs années pour obscurcir l’esprit du public. Mais un coup de feu adroit peut dissiper en un instant tous les nuages vaporeux amoncelés autour d’un cuirassier et de la même façon des phrases cinglantes peuvent mettre au jour les absurdités de certains politiciens.
Les suffragistes de cette province dirigeront leur artillerie en vue d’obtenir la révision du code civil de façon à ce que la femme obtienne un status [sic] légal supérieur à celui des imbéciles.
Les phrases pompeuses ne les intéressent nullement. Elles veulent qu’il ne soit plus possible à un enfant de douze ans de se marier sans le consentement de ses deux parents.
Elles sont plus anxieuses d’obtenir que la femme mariée ait le droit sur ses propriétés et sur son enveloppe de paye, qu’elles ne le sont d’entendre proclamer que le code renferme ou ne renferme pas des principes de saine philosophie.
Elles s’intéressent plus aux êtres humains qu’aux obscures théories légales. Elles n’ont rien contre le code civil en lui-même, mais elles s’insurgent contre les parties de ce code qui avec un esprit moyennâgeux [sic] refuse d’accorder aux femmes du Québec les privilèges dont jouissent les femmes des autres provinces du Dominion.
Nous adressons au notaire indigné, au juriste fâché, et au rédacteur verbeux, les simples questions suivantes.
Nous pouvons à peine attendre la réponse. Retour à la page sur le vote des femmes Source :« Should Women Vote? », Montreal Herald, 19 février, 1930, p. 3. Article transcrit par Leynna Feigenbaum. Révision par Claude Bélanger.
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© 2005
Claude Bélanger, Marianopolis College |